Le blog se consacre cette semaine à Madagascar, cette île que je trouve à la fois si attachante et si désespérante. Je ne reviendrai pas sur la misère, les photos parlent d’elles-mêmes ! C’est davantage la richesse humaine et culturelle que je veux mettre en avant, notamment à travers certains albums.
Fils de mineur, Fidy vit au bord de la mer, sous un grand baobab. Tous les matins, son père part creuser la terre en quête de couleurs, soit des pierres précieuses ou semi-précieuses. Dans cette région aride où même la mer s’assèche de ses richesses, seul cet espoir demeure…
Fidy retrouve alors souvent son ami Tahiry, un petit lémurien très malin. Tahiry lui conte bien des secrets et des légendes qui donnent à l’album des allures de conte étiologique.
« Il a plu des couleurs qui sont entrées dans le sol tout craquelé. »
La poésie est au rendez-vous, sans pour autant nier les difficultés quotidiennes. Chaque pierre découverte rythme l’existence de Fidy, comme s’il s’agissait d’une étape importante, d’un souvenir fondamental. Le récit fait aussi la part belle à la nature, aux éléments et à la faune qui accompagnent la vie des hommes. Ici l’humain est comme en symbiose avec son environnement, il apparaît profondément attaché à son ciel, enraciné à cette terre qui le nourrit et le console.
« Regarde les étoiles, Fidy, elles sont nos plus précieux diamants. »
Cécile Lavrard-Meyer nous offre ainsi un bel hommage à la population et à la terre malgaches, mais aussi un beau récit sur la transmission, empreint d’un message d’espoir.
« Grâce à toi, la terre entière va retrouver ses couleurs. »
Le trait et les couleurs d’Angel Jérémy soutiennent efficacement le propos et l’ambiance de ce conte.
Merci aux éditions l’Harmattan de permettre à la littérature africaine de se faire connaître et de vivre !