Cinéma étranger

Et si nous parlions du cinéma malgache ?


Durant l’époque coloniale, le cinéma occupait une place de choix dans l’univers culturel malgache, même s’il était globalement réservé aux privilégiés, les colons français, les classes aisées de l’administration et une élite malgache. On se précipitait à l’Excelsior, le Gallieni ou l’Universel pour découvrir les dernières facéties de Charlot.

Dès 1936, la création du Consortium Cinématographique favorise la diffusion du cinéma parlant. Réservés aux adultes, les salles étaient des lieux où l’on se donnait aussi à voir.

C’est à la fin des années 40’ que nait le cinéma malgache proprement dit, avec des documentaires signés de Raberojo notamment. Il lui est forcément difficile de rivaliser avec les superproductions américaines et françaises. A Tana, on aime aussi les westerns et les comédies romantiques diffusés en salles mais aussi en plein air. C’est le temps de la démocratisation !!!!

Pourtant, dans les années 70’, l’Etat n’est pas sans percevoir le septième art comme un medium susceptible de contribuer au développement de la population. Le CMPFE, Centre de Production de Films Educatifs voit le jour, tandis qu’il existe aussi certains films de fiction pure comme « Saribao » d’Hugues Raharimanantsoa … On compte 50 salles dans le pays en 1975. Hélas, la révolution socialiste de 75 va porter un coup à cette dynamique. Elle appréhende le cinéma comme un outil de propagande, diffuse essentiellement des longs métrages russes et coréens et contribue ainsi à la fermeture progressive de toutes les salles.

Depuis la tâche est ardue pour les réalisateurs qui oscillent entre un travail sur place avec les moyens du bord, et l’exil. Des films se tournent, tant bien que mal, reste le problème de leur distribution et de leur diffusion. Le cinéma d’animation, notamment, est en plein essor.

J’évoquerai aujourd’hui un court métrage d’animation, »Safidin’i Pela » réalisé avec le concours de l’ONG Bel Avenir. L’enjeu de cette production de 6 mn environ est de convaincre les filles de l’intérêt de suivre une scolarité.

Pela n’a pas fait ses devoirs et ne souhaite pas aller à l’école. La tentation de batifoler avec Rajay et de profiter de quelques billets est plus forte. Mais Vony, très jeune mère célibataire la met en garde…

Le scénario va à l’essentiel dans une grande économie de moyens, ce qui contribue aussi au charme du film. Je suis touchée par l’inventivité de la réalisation, la simplicité des bruitages et de la bande son, du graphisme. Ici, pas de grands effets spéciaux, seul compte la lutte contre la déscolarisation, les grossesses précoces, la prostitution plus ou moins déguisée et la précarité des filles !

De telles productions, me semblent pleine d’espoir puisqu’elles impliquent des enfants dans leur réalisation.

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