Cinéma étranger

« Mékong stories », Phan Bang Di, 2015


Ce n’est un secret pour personne, je suis tombée amoureuse de l’Asie du Sud Est dès que j’ai posé le pied au Cambodge. J’aime ces terres de contrastes, ces rythmes de vie si particuliers et tous les petits détails qui font le quotidien des habitants.

Je ne pouvais donc que savourer ce film qui nous invite à une immersion dans le Vietnam à travers le prisme d’une jeunesse quelque peu désenchantée. Si vous aimez les scénarios hyper ficelés vous risquez de ne pas y trouver votre compte. Le film mêle les histoires individuelles d’une bande d’amis sans chercher forcément à tisser tous les fils. Pour l’apprécier à sa juste valeur, il ne faut pas chercher à tout comprendre, mais plutôt se laisser porter par les images, les sons, je dirais même se laisser envouter. Les touches d’humour, la poésie, les effets de contraste feront le reste.
Le propos du film réside dans le malaise de cette jeunesse, symptomatique d’une société qui se cherche entre modernité et tradition. Vu, Thang, Van et les autres appartiennent à un milieu peu favorisé. Chacun nourrir des rêves, et tous vivent d’expédients et de petits boulots. En ville, ils se retrouvent dans la pension tenue par madame Phong, à la campagne, ils vivent sur une jonque.
Pha Bang Di les confronte initialement à un milieu urbain parfois violent qui n’est pas sans rappeler les problématiques occidentales. Un jeune vietnamien rêve d’un téléphone portable, de sexe, de boites, de musique, d’alcool et éventuellement de drogue.
Passionné de photographie, Vu qui est « encore naïf » navigue ainsi en eau trouble, comme un observateur. Scrutant les hommes et les femmes derrière son objectif, il est aussi en quête de son identité sexuelle. Mais leurs petits arrangements les conduit à se mettre au vert pour éviter le pire.
Outre la peinture de cette société, le plaisir du dépaysement, l’esthétisme de la photographie de K’Linh Nguyen, le film se distingue aussi par sa belle sensualité et la place qu’il accorde aux corps. Certaines scènes sont tout simplement magistrales.

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