Pour expliquer l’essence des fables et leurs enjeux à nos enfants Béatrice Nicodème n’hésite pas à recourir à l’ambiance du policier.
Fille d’une marchande à la toilette de Fontainebleau, la jeune Perette Laloy préfère généralement s’amuser plutôt que d’aider sa mère. En ce 17 août 1661, elle n’a cependant pas le choix et doit se rendre à Vaux-Le-Vicomte, chez le surintendant Fouquet. Sa mission relève du secret puisqu’elle doit remettre un message sensible au maître lieu, manifestement en danger.
Perette, qui nourrit un penchant pour l’aventure quand elle la choisit, prend son rôle très au sérieux, même si le beau et jeune Antoine, « le plus beau garçon du royaume », la détourne un temps de sa tâche.
Sa tâche se trouve cependant perturbée par l’effervescence qui règne au château. Tout le monde s’affaire aux derniers préparatifs de la grande fête que Fouquet donne le soir même en l’honneur du roi. Trouver le surintendant au milieu de cette agitation, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Heureusement, Jean de La Fontaine, croisé au détour des jardins, lui apportera une aide précieuse.
L’intrigue est bien construite et l’énigme susceptible de captiver les plus jeunes. Elle permet de découvrir les fastes de la cour de Louis XIV et ses abus, sur le mode du divertissement. Elle souligne aussi les contrastes de ce monde à deux vitesses qui inspira tant le fabuliste, puisque c’est par les yeux ébahis et parfois critiques de Perette que les puissants nous apparaissent. Les personnages sont bien construits : l’hybris de Fouquet n’a pas son pareil, tandis que La Fontaine se plait à comparer systématiquement les hommes à des animaux. Vatel s’époumone et se fâche en cuisine, Molière s’amuse des fâcheux et ne se dépare pas de son ton aigre-doux.
Béatrice Nicodème émaille les dialogues de ces petites phrases qui donneront les vers les plus célèbres des fables, c’est un jeu pour le lecteur de s’amuser à les identifier. Au-delà, le propos sur Fouquet, son arrestation, Colbert et les courtisans, nous éclaire sur les intentions du fabuliste, fervent défenseur de son ami et des plus faibles.
Voilà donc un court roman intelligent qui pourrait alimenter et agrémenter bien des cours de français
Je note, sait-on jamais…
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je note aussi, il peut m’intéresser, celui-là! Merci!
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On sent bien que c’est un peu une commande scolaire, mais cela passe bien !
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