BD, Littérature étrangère

« Dorian Gray », d’après le roman d’Oscar Wilde, Corominas, Edit° Galerie Maghen, 2011


Allez je renoue avec la BD de la semaine!!!
Toujours dans le cadre d’un projet professionnel avec mes élèves, je poursuis la découverte d’adaptations d’œuvres littéraires. Mon choix s’est porté cette semaine sur « Dorian Gray », une adaptation de l’unique roman du sulfureux Oscar Wilde signée de Corominas. Ma lecture du roman remontait aux calendes grecques et j’en avais un souvenir en demi-teinte, sans doute parce que j’ai peu de goût pour le fantastique.

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Un préambule nous plonge à Londres un jour d’hiver 1899, par une soirée lugubre et froide. Un chat pénètre dans le grenier d’un être étonnant qui se plait à contempler « ses péchés transformés en art ». La narration s’organise alors sur le mode d’un opéra en 5 actes mêlant fantastique et tragique. Basil Hallward s’apprête à apporter la touche finale au portrait de Dorian Gray. Mais, alors que son ami Lord Harry Henry voit dans ce tableau son grand œuvre, la promesse d’une consécration, Basil refuse de l’exposer à l »Académie, jugeant qu’il a mis trop de lui-même dans ce portrait. Le récit de sa rencontre avec cet Adonis fascinant chez Lady Brandon, qui suscita à la fois attrait et répulsion, intrigue, Harry. Il n’a de cesse, pour le plus grand malheur de ce dernier, de vouloir rencontrer Dorian. A son grand dam, le peintre ne peut empêcher cette entrevue.
Henry est un être cynique et sans scrupules, animé d’un sentiment antireligieux. Il n’a pas plus de respect pour la société. Hédoniste, il se distingue par son prosélytisme et son art de l’aphorisme.
« Ne gaspillez pas l’or de vos jours. Devenez le symbole d’un nouvel hédonisme. Il n’y a rien que vous ne puissiez faire à ce jour ».
« Vous n’avez que quelques petites années pour vivre pleinement. Lorsque votre jeunesse s’évanouira, votre beauté disparaitra avec elle. »
Basil redoute l’Influence néfaste que son ami pourrait exercer sur son jeune et beau modèle. Dorian résiste d’abord, avant de laisser les propos du lord débauché s’insinuer dans son esprit. Henry sème le doute et se ménage une faille: Dorian a soudain peur de vieillir et jalouse étrangement le portrait promis à une beauté éternelle. Le voilà prêt à vendre son âme …
« Je donnerais mon âme pour être toujours jeune et que ce soit le tableau qui vieillisse »
Faust et son pacte avec le diable ne sont pas loin…
L’album, qui comporte des reproductions de tableaux et de sculptures de Watts, Leighton, Millais et autres artistes victoriens s’offre comme un hommage aux arts dans leur ensemble et pose la question de la moralité de l’art. La thématique du double est assez bien traitée, même si Corominas s’intéresse à mon sens essentiellement à la dialectique du bien et du mal. Le scénario, qui s’appuie sur de nombreuses mises en abyme comme l’ode au mal écrite par Harry, le théâtre et le port du masque, est brillant de ce point de vue. Le jeu avec les plans, les cadrages et la taille des vignettes, soutenu par un dessin qui confine parfois à l’onirisme, porte la tension dramatique à son comble. En revanche, je suis moins séduite par la qualité du graphisme que j’ai trouvée parfois très inégale d’une planche à l’autre. Le traitement des scènes de rues, des paysages et des intérieurs est souvent assez chouette, moins celui des personnages masculins. Les couleurs peuvent aussi surprendre, même décevoir.

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Cette lecture a été effectuée dans le cadre de la BD de la semaine la-bd-de-la-semaine
, hébergée cette semaine chez Yaneck

8 réflexions au sujet de “« Dorian Gray », d’après le roman d’Oscar Wilde, Corominas, Edit° Galerie Maghen, 2011”

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