BD, Jeunesse

« La guerre des Lulus, T 2 1915, Hans » Hautière et Hardoc


« La guerre des Lulus, T 2, 1915, Hans », de Régis Hautière et Hardoc, Casterman, 2014 lulus2
C’est avec plaisir que nous retrouvons nos Lulus et la forêt de Valencourt. Dans le premier opus, ces 4 garnements qui partagent la syllabe LU à l’initiale de leur prénom, se distinguent par leur candeur, une certaine insolence et leur indépendance de caractère, qui leur vaut d’ailleurs de rater l’évacuation de leur orphelinat alors que les combats de la Grande Guerre s’intensifient. Les voilà donc contraints de survivre par eux-mêmes, sans adulte. Ils ont aussi vu leur petit cercle s’élargir à un cinquième membre.
En ce début 1915, l’hiver fait rage et il faut d’abord faire face aux intempéries dans une cabane à l’étanchéité douteuse, aux coups de froid et à la fièvre. Mais nos Lulus reçoivent une aide inattendue sur laquelle je resterai discrète pour ne pas trop déflorer la lecture. Hautière et Hardoc nous racontent en effet une belle rencontre…
Comme eux, cet homme est en marge puisqu’il a préféré déserter le front et sa barbarie. Il échange leur hospitalité et un petit coin de cabane contre la technique du collet. Ils échangent aussi leurs poux …construisent un four et des cannes à pêche. C’est la guerre, mais on ne se laisse pas abattre chez les Lulus, on fête même les anniversaires et on fabrique des colliers de douilles. On apprend à aimer ce qu’on a et à profiter des petits bonheurs.
« Une tarte aux pommes. Sauf qu’il ne nous restait plus de pommes alors j’ai mis des châtaignes à la place. »
On survit, on sourit, on s’organise, on imagine des pique-niques et des parties de pêche. On vit ! Au fil des galères, la petite bande noue des liens profonds et prend des allures de famille.
« Nous nous étions adoptés les uns les autres ».
Mais cette embellie pourra-t-elle durer ? Les réalités guerrières vont-elles les rattraper ? Déjà il faut songer aux réserves pour l’hiver, au cas où le conflit s’éterniserait.
Le scénario est toujours aussi sympathique, les Lulus aussi frais et le dessin très plaisant. Les effets de contraste entre le quotidien du clan et la présence militaire, les amitiés surprenantes, les remarques pas toujours innocentes des gosses rappellent en douceur l’ineptie de la guerre. Avec les Lulus, on retombe en enfance, on passe par toutes les émotions et on n’a qu’une envie : dévorer le tome suivant.

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