Jeunesse, Les classiques, Littérature étrangère

« L’île au trésor », Robert-Louis Stevenson, 1883


Je dois bien l’avouer, enfant et adolescente, je suis totalement passée à côté de tout ce qui relevait du roman d’aventure. J’ai ce souvenir horrible de certains de ces livres offerts à Noel ou à mon anniversaire par ma grand-mère, notamment ces beaux exemplaires de Jules Verne. Les expéditions lointaines, les luttes épuisantes contre des pieuvres géantes ou les récits de pirates me laissaient de marbre. L’été de mes six ans mon grand-père maternel s’évertuait à me faire lire à voix haute tous les jours. Il n’avait avec lui que deux ouvrages : Robinson Crusoé, qui me fichait la trouille, et un livre pour enfant dont j’ai oublié le titre mais dont chaque page se terminait par Amen ou Ainsi soit-il. Entre deux maux je choisissais le moindre malgré une aversion déjà présente pour ces ambiances religieuses.

Travailler avec mes sixièmes sur le récit d’aventure n’était donc pas gagné. Comment partager avec eux un enthousiasme qu’a priori je n’éprouvais pas ? Pour ce faire, je me suis plongée dans le roman de Stevenson qu’ils peinaient globalement à lire. L’objectif était de concevoir un parcours de lecture stimulant susceptible de les aider dans leur démarche.

Ce récit, d’abord publié en feuilleton, narre les aventures du jeune Jim Hawkins qui vivait paisiblement dans la crique de la Colline Noire avec ses parents, les tenanciers de l’auberge Amiral-Benbow. La vie n’est pas toujours facile, la famille vit chichement et le père agonise. L’arrivée à l’auberge d’un étrange client au visage balafré va alors bouleverser son existence. Bill Bones, qui se fait appeler le Capitaine, s’installe parmi eux et s’assure les services du jeune Jim. Il semble soucieux de protéger le coffre qu’il a apporté avec lui d’êtres cupides et peu aimables. Les menaces ne tardent pas à peser, entre un certain Chien Noir et Pew, un aveugle vindicatif. Mais plus que tout, c’est un homme à la jambe de bois qu’il redoute. C’est pourtant le rhum, pour lequel il nourrit un net penchant, qui aura raison de lui. Jim et sa mère se décident alors à ouvrir ce fameux coffre, histoire de se payer. Outre quelques guinées, Jim s’empare d’un rouleau de toile cirée qui protège une carte très convoitée, celle de l’Ile au Trésor. Le voilà contraint de fuir et de se réfugier chez le docteur Livesey. Ce dernier, soutenu par le Chevalier Trelawnay, décide d’organiser une expédition et de partir en quête du butin.

C’est sur l’Hispaniola, une goélette, que ce petit monde quitte Bristol pour une contrée lointaine et inconnue. Hélas, l’équipage recruté est quelque peu douteux, ainsi que le déplore aussitôt le Capitaine Smolett. Long John Silver, le maître-coq unijambiste ne lui dit rien qui vaille. La curiosité et l’intrépidité de Jim feront le reste et le plongeront dans les aventures les plus rocambolesques et les plus périlleuses. Animé d’un esprit d’initiative permanent, il mettra souvent sa vie en danger.

Outre quelques passages descriptifs, le récit est très rythmé et l’intrigue assez bien ficelée. Stevenson sait tenir son lecteur en haleine tout en se livrant à des analyses psychologiques intéressantes. On frémit souvent pour le jeune garçon, décidément bien courageux, et on se plait à découvrir cet univers de la piraterie qui a fait couler beaucoup d’encre et bien du sang.

4 réflexions au sujet de “« L’île au trésor », Robert-Louis Stevenson, 1883”

  1. Il m’est resté de l’enfance un goût toujours aussi vif pour les romans d’aventure. Mais j’avais la chance de ne pas être contrainte à la lecture à voix haute et d’avoir le choix de mes découvertes. J’ai été très marquée par Ivanhoé de Walter Scott, Ponson du Terrail , Dumas, Leblanc etc.
    J’espère que les 6èmes ont apprécié !

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