Les auteurs ne s’en lassent pas, le public non plus et c’est avec un réel plaisir que nous retrouvons nos héros mauriciens pour le quatrième opus de leurs aventures.
C’est sur la côte que nous rencontrons notre chien jaune favori en compagnie de Lilet, la petite fourmi rouge, toujours aussi clairvoyante et débrouillarde. Ils aspirent à profiter de la douceur du soleil d’hiver, ce qui revient à dire en créole mauricien, qu’ils « kas enn poz » à l’ombre des filaos. Le singe Zako, les pieds en éventail, partage le même programme. Chacun se pense au paradis jusqu’à ce qu’un chasseur perturbe leur quiétude, avide d’un bon curry de singe. Comment éviter la catastrophe ? En comptant peut-être sur l’ingéniosité et la solidarité des plus petits que soi prêts à faire diversion. Les tangs et les tandracs ont peut-être des piquants, mais ils ont aussi le cœur vaillant et généreux.
« Amis-amis pour la vie, ensemble on s’amuse bien, un pour tous et tous pour un ! »
Vous l’aurez compris, l’album prend les allures d’un bel apologue. Les couleurs chaleureuses et gaies d’Evan Sohun, son sens du détail et son trait enjoué ravissent l’œil du lecteur. Il sait tout autant rendre hommage à la quiétude et aux couleurs du pays que traduire la tension dramatique imputable à certains dangers qui menacent cette sérénité, dangers naturels mais aussi dangers plus sournois ménagés par les hommes.
Au-delà, c’est aussi une jolie histoire de Brigitte Masson qui rappelle l’importance de valeurs fondamentales parfois en perdition.
Mais rencontrer LIlet et Gaspar, c’est aussi savourer l’infinie douceur du créole mauricien, cette langue si joliment imagée. On ne peut donc que saluer le parti pris de la Maison des Mécènes qui nous offre cette édition bilingue.
Sab's pleasures 