BD

«  Macaroni », de Thomas Campi et Vincent Zabus, Dupuis, 2016


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Voilà un album que j’avais repéré chez Moka. J’avais flashé sur le graphisme de la couverture, mais aussi sur la thématique. Je suis assez friande de ces histoires de transmission et de rencontres intergénérationnelles.

Le récit s’ouvre sur quelques planches muettes qui nous plongent tranquillement dans l’ambiance. Le dessin plante le décor : la maison d’un coron belge dans laquelle vit Ottavio, un vieil homme veuf et solitaire atteint de silicose. Pas de quoi attirer un ado pour les vacances !

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Roméo n’est d’ailleurs pas du tout enchanté de séjourner chez son grand-père à l’air revêche. Supporter l’absence de télévision et l’immonde papier peint à fleurs lui semble au dessus de ses forces. Et ce jardin tiré au cordeau ne changera rien à l’affaire. Ottavio n’est pas plus ravi, d’autant que Roméo et le jardinage font deux.

La réserve et l’agressivité cèdent pourtant progressivement le pas à des échanges plus cordiaux, notamment lorsqu’il est question du cochon Mussolini. Les points de rencontre sont plus nombreux qu’il n’y paraissait d’abord. Chacun se fait plus curieux de l’autre et développe une forme d’empathie.

« les choses sont souvent plus compliquées qu’on ne le croit. »

Outre Lucie, la jolie pette voisine, Roméo se découvre un grand-père au passé difficile. A travers leurs conversations, il reconstitue l’histoire familiale, l’exode depuis l’Italie avec Giulia, la promesse et l’espoir d’une vie meilleure, la descente à la mine et l’enfer au quotidien, loin de sa terre natale.

Ottavio est en effet hanté par ses souvenirs, ce que le graphisme de Thomas Campi traduit à merveille grâce à des effets de superposition, un peu comme des négatifs de photo qu’on aurait incrustés dans le dessin, par ailleurs superbe. J’ai beaucoup aimé son sens des détails, ses intérieurs plus vrais que nature, son art de l’aquarelle.

Le scénario, qui connaît à mon sens quelques moments de grâce, se distingue par sa pudeur. Le dessin prend le relais, suggère les non-dits et les sentiments qu’on retient au bord des lèvres.

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Lecture effectuée dans le cadre de la-bd-de-la-semaine hébergée cette semaine chez Moka, du blog Au milieu des livres

18 réflexions au sujet de “«  Macaroni », de Thomas Campi et Vincent Zabus, Dupuis, 2016”

  1. Immense coup de coeur pour moi.
    Il est dans un concours BD pour mes trolls de 4e et 14 sur 24 ont voté pour lui ! C’est bien qu’il touche les adultes et les ados !

    J’aime

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