Jeunesse

« Après la vague », Orianne Charpentier, Scripto, 2014


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Centré autour du personnage de Maxime, un ado qui préférait la plage à la visite des temples, le récit aborde la difficile reconstruction de soi après ces cataclysmes de la vie qui vous mettent à terre. La famille passait ses vacances en Thaïlande lorsque le tsunami a ravagé les côtés et l’équilibre familial.

« Je me retourne, et je vois. Ce n’est plus une vague, c’est un escadron de chars monstrueux lancés à toute vitesse. » « Je suis pris, broyé, dévoré, avalé ».

Les victimes sont nombreuses, les dégâts effrayants, la région désolée. Maxime passe de longs mois entre les mains des médecins et des différents praticiens, mais son âme et son cœur saignent trop, il ne parvient pas à reprendre pied quand son entourage s’efforce de trouver de nouvelles raisons de vivre.

« Il me semble que désormais ma vie tout entière est vouée à s’écrire au passé. »

Le poids de la culpabilité est trop lourd, il reste persuadé qu’il est responsable de la mort de sa jumelle, Jade.

« Le matin, j’essayais de me remettre debout, et l’après midi, je m’allongeais sur un divan. »

Sans excès de pathos, Orianne Charpentier nous conte avec beaucoup de finesse et de sensibilité ce qui ressemble à une descente aux enfers, étape quelquefois nécessaire pour mieux renaître. Le sujet est grave, l’écriture belle, quelquefois très belle même. Le choix de la première personne joue beaucoup dans la recherche d’une certaine authenticité et facilite sans doute l’adhésion des jeunes lecteurs qui tireront sans doute parti de cet appel à la vie. On se coule dans sa douleur, on voudrait pouvoir le secouer, l’exhorter à vivre, à ne pas renoncer, à croire encore, à vouloir, mais c’est aussi une affaire de temps, de rencontres, d’errance cathartique

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