Toujours dans le cadre du challenge « Une année en 14 » lancé par Stéphie du blog Mille et une frasques, un billet sur un album coup de coeur:
« Zappe la guerre » de PEF, publié aux Editions Rue du monde, dans la collection Histoire d’Histoire dirigée par Alain Serres
Cet album est consacré aux années 1914-1918 et à la première des guerres mondiales.
La particularité de cette collection réside dans l’association d’un conte d’aujourd’hui à des documents d’époque dans le but d’interroger l’histoire du monde.
Dans le village de Rezé « le monument aux morts était sans vie ». Plus de 80 ans après finalement personne n’y prêtait plus attention en dehors des quelques journées commémoratives. Mais un soir de brouillard, des soldats s’échappent de cette masse de pierre « pour un effrayant carnaval militaire ». Certains sont mutilés, d’autres ensanglantés et l’on dénombre même une gueule cassée. « Il y avait là deux cent quatre-vingt-huit soldats, debout comme ils étaient morts ». Ce défilé macabre, mené par le lieutenant Marc de Morti de Rezé, traverse le village. Ce n’est pas qu’ils aspirent à se rappeler à la mémoire des vivants. Ils veulent surtout vérifier si leur guerre en valait la peine. Ils aimeraient ne pas être morts pour rien.
Ils vont de surprise en surprise. Les automobiles fusent désormais comme des balles et d’étranges boîtes à images retransmettent d’atroces scènes de guerre. Quelle âpre découverte pour ceux qui espéraient que l’humanité aurait avancé, progressé.
Ce petit conte philosophique plein d’humour pose aussi la question du devoir de mémoire et de ses enjeux. J’ai beaucoup aimé le concept de cette collection qui associe à la fiction des photos assorties de commentaires afin d’expliquer les grandes étapes de cette guerre, ses causes et ses enjeux. Le dessin est par ailleurs très sympa.
Cet album, destiné aux enfants à partir de 9 ans est, à juste titre, recommandé par le ministère de l’Education Nationale.
Je l’ai lu aussi dans le même cadre que toi mais il n’a pas soulevé chez moi le même enthousiasme (j’ai dailleurs renoncé à le chroniquer). Mais je trouve ça chouette qu’un même ouvrage fasse naître des réactions differentes .
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en effet! Moi j’ai bien aimé le ton humoristique employé pour soulever un questionnement plus sérieux. Et j’ai craqué sur le concept en fait.
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