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« Mémé d’Arménie », Farid Boudjellal, Futuropolis, 2006




 » Une femme dont le destin se confond avec le drame arménien et l’Histoire de la première partie du XX °

Pour cet album destiné d’abord à la jeunesse, Farid Boudjellal puise dans l’histoire familiale et rend hommage à Marie Bedros Caramanian, son aïeule, dont Martine Lagardette retrace le parcours en fin d’ouvrage.

Le récit s’ouvre à Toulon un jour de novembre 1959. La famille Slimani reçoit un télégramme, ce qui est toujours source d’inquiétude. On attend ldonc e retour d’Abdel, le père, pour l’ouvrir et d’apprendre le décès du grand-père, pépé, que les enfants n’ont guère connu puisqu’il vivait en Alger Algérie
Salima, la mère, peine à consoler son époux qui regrette de ne pas avoir été là,  tandis que les enfants, Ratiba, Djamila, Fouzia  et Mahmoud rivalisent de questions. Mouloud, le plus jeune, est encore trop petit pour s’intéresser à l’événement.

Abdel s’apprête donc à se rendre au pays pour rendre les derniers hommages à son père. Se pose aussi le souci de sa mère désormais seule après plus de 40 ans de mariage… Salima est prête à l’accueillir. 

C’est ainsi que la tribu découvre Djidda, un terme empreint de poésie et de promesses qui signifie « grand-mère ». Marie, de son vrai nom, est alors source de questionnements, notamment pour Mahmoud qui peine à comprendre pourquoi elle porte une croix autour du cou, prie un dieu qu’il ne connait pas et ne fréquente pas la mosquée. Il se plait par ailleurs beaucoup à son contact et n’a de cesse de l’accompagner aux puces, où elle peine à gagner 3 sous pour éviter d’être une charge.

Le garçonnet découvre ainsi qu’elle est née en Turquie et qu’elle est Arménienne. Il aimerait en apprendre davantage, mais sa Djidda appartient à la génération qui a voulu oublier la barbarie et le génocide de 1915 ainsi que le temps de l’exil. 

Farid Boudjellal rend ainsi un bel hommage à cette femme discrète et nous offre une belle histoire de transmission et d’humanité, au-delà des croyances. Comme le souligne Marie elle-même, « la religion c’est comme un pont ».
Le récit ce centre d’ailleurs davantage sur les liens qui se tissent entre les générations que sur le génocide en lui-même. Le dessin, au parfum d’enfance,  est charmant et sied parfaitement au scénario.


Lecture effectuée dans le cadre de

hébergée cette semaine chez Stephie

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