
Si les adultes optent souvent en Nouvelle Calédonie pour le 4×4, les adolescents calédoniens ont manifestement jeté leur dévolu sur la voiturette, une alternative au scooter, au vélo ou autre trottinette, qui est tout autant un facteur d’autonomie qu’un moyen de rassurer un peu les parents. Les accidents sont moins nombreux et les dommages corporels plus légers.
Il faut comprendre le terme local de « voiturette » comme un mot sympathique et jeune pour désigner les fameuses voitures sans permis, longtemps dévalorisées en métropole. Ces dernières étaient en effet dévolues aux pauvres êtres incapables de réussir l’examen du permis de conduire ou aux kamikazes qui se le voyaient retirer.
A Nouméa, l’ado nouvellement propriétaire de sa voiturette est plutôt fier comme Artaban ; il lui semble qu’il joue enfin dans la cour des « Grands ». Aixam, Chatenet, Ligier et Microcar rivalisent ainsi de couleur et pullulent aux abords de mon lycée. Les fabricants proposent toute une gamme de modèles, y compris électriques, certaines sont déclinées en version plus sport. Mais toutes sont rapidement équipées en autoradio suffisamment puissant afin que tout le monde puisse profiter du dernier rap à la mode. Le climat invite en effet à rouler, toutes vitres ouvertes.
Leur nombre est suffisamment important pour que des places de parking dédiées aient été ménagées. La rue qui longe le LAP (comprendre le Lycée La Pérouse) oppose ainsi deux camps : un parking exclusivement réservé aux voiturettes fait face au parking réservé aux véhicules plus lourds. C’est un régal chaque matin de voir avec quel zèle ces ados manoeuvrent pour se garer, tous en marche arrière, de façon à aligner leur engin à la perfection.


Mais, contre toute attente, il faut ici un permis pour conduire l’une de ces voiturettes. Cela pourrait faire sourire, lorsque l’on sait que 10 à 15 % de la population adulte roule sans permis, et qu’ils sont impliqués dans 30 % des accidents mortels.
Deux possibilités s’offrent aux ados, selon qu’il s’agit d’un modèle AT léger (ne dépassant pas 45 km/h) ou lourd. Pour obtenir le premier, il suffit d’avoir 14 ans révolus, d’avoir son ASSR 1 ou 2 en poche et de réussir une épreuve pratique. La version plus lourde exige 16 ans révolus, le code et la réussite aux épreuves pratiques également. A cela s’ajoute bien évidemment une autorisation parentale pour les mineurs et l’immatriculation du véhicule. Il conviendra ensuite de limiter le covoiturage, puisque la loi locale n’autorise qu’un passager.
Les auto écoles proposent donc des formations adaptées. Il faut compter au minimum 12 h de conduite, qui prennent progressivement la forme d’un cours pratique en circulation par système radio. Le moniteur guide l’élève seul à bord depuis son propre véhicule.

Ne nous le cachons pas, ce moyen de transport constitue tout de même un investissement important pour les parents. Neuve, la voiturette ici est plus onéreuse qu’une Dacia Sandero en métropole, ce qui explique le dynamisme du marché de l’occasion. Souvent les familles investissent pour l’aîné qui la refile aux suivants dès qu’il a son permis voiture ou qu’il quitte le Caillou pour ses études. Le reste du temps, on la partage avec ses frères et sœurs, ce qui ne doit pas toujours de faire sans grincements de dents et portes qui claquent…
C’est apparemment aussi à la mode dans les agglomérations importantes de la métropole ;^) Je viens de le découvrir moi aussi mais au Havre ou à Toulon, c’est très courant ! Par contre, ils ont le droit de prendre un passager, ce qui me parait pas mal pour limiter le nombre de voiturettes X^D
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Moi aussi. D’une manière générale j’aime bien joindre l’utile à l’agréable.
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J’ai lu effectivement que cela gagnait la métropole. Ici aussi, ils ont le droit à un passager
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