Littérature française

« Les rêves de Margaret », Philippe Minyana, 2010, L’Arche



Pièce présentée par l’auteur comme un « musical » et créée en 2011 au Théâtre de la Ville, à Paris.

Je poursuis ma découverte du théâtre contemporain en me plongeant cette fois dans l’univers de Philippe Minyana. Je dois avouer que certaines de ces lectures me laissent dubitative. A trop vouloir jouer avec les canons du genre et la déstructuration da langage, les dramaturges courent aussi le risque de rompre avec la théâtralité ou de produire des textes relativement pauvres, comme il est le cas ici. 

La pièce s’organise en 6 tableaux et fait fi de la  présentation habituelle des répliques, flirtant ainsi avec une prose plus proche du récit et un langage régulièrement prosaïque, qui semble quelquefois assez gratuit.

Elle met en scène Margaret Muller, une petite ouvrière, une retoucheuse, installée dans un rez de chaussée de Malakoff. Le décor donne sur une rue. Margaret sourit, fait des signes aux passants qui lui rendent ses sourires et échangent parfois quelques mots avec elle. De son poste d’observation, elle voit le monde et l’humanité tels qu’ils sont, du moins selon le dramaturge. Elle aperçoit ainsi un chien à trois pattes, deux SDF, la Freiburger sa voisine et son fils Kevin, alias le Grand Chien Noir, soit toute la misère du monde.  Elle chantonne donc régulièrement pour que ce soit moins triste, sans que cela ne donne de véritable coloration à la pièce.
La Freiburger est en quête d’un matelas pour agrémenter le confort de leur hangar, Margaret, elle, souhaiterait un peu de poésie. Il faut dire qu’elle vit avec un vieux père guère folichon, qu’elle est aux prises avec un gamin voleur, des pique-assiettes, des mauvaises odeurs et que certains connaissent la faim et les squats. Toute la misère humaine est au rendez-vous, ainsi qu’un curieux animal aux allures de prédateur.


 » On est dans une drôle de société. Qui ne connaît pas l’humiliation ? »


La soirée avec Tortelini, le vendeur de godasses du coin, aurait pu être sinon un agréable dérivatif, du moins une échappatoire à la misère, mais cet homme n’est décidément pas à la hauteur. Il lui reste donc ses rêves, teintés de fantastique, qui la propulsent loin de là, dans une forêt épaisse digne du conte d’Hansel et Gretel.

Les tableaux sont brefs, le décor change constamment, et les chansonnettes alternent avec des dialogues aussi maladifs que la société représentée. L’intrigue semble se réclamer du conte, mais son éclatement peine à captiver pleinement, même si l’Académie Française semble apprécier…

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