BD

« Nellie Bly , dans l’antre de la folie », Virginie Ollagnier et Carole Maurel, Glénat, 2021, Collection karma.



Un album très sympathique, aux allures de biopic, qui retrace l’histoire de la pionnière du journalisme d’investigation et du reportage clandestin : Nellie Bly, de son vrai nom Elizabeth Cochrane.


Le récit s’ouvre à New York, en 1887, dans le quartier de l’East River. Nellie Bly, une jeune femme déterminée qui aspire à une carrière de journaliste, débarque dans un foyer pour femmes tenu par une certaine Mme Stanard. 

Son plan est simple : se faire passer pour une jeune femme à la recherche d’un emploi, simuler la folie et finir à l’asile le temps d’un reportage pour le New York World sur les conditions d’internement des femmes.

Le plan fonctionne à merveille. Comme elle le pressentait, pour passer pour folle, il suffit à l’époque de résister à l’autorité, de se mettre en colère ou d’être une fille trop affranchie pour rentrer dans les cases. Mme Stanard prévient la police, le tribunal tranche dans la foulée et la voici à Blackwell, aux mains de Miss Scott, la surveillante en chef et de Miss Grupe, une infirmière redoutable. Blackwell est sur une île, l’île des indigents, des prisonniers et des fous, un lieu où la bonté est un luxe totalement inexistant. Elle peut alors observer à loisir la maltraitance réservée aux internées : la nourriture infâme, les bains glacés, la morphine, les claques et les tortures. Elle peut également mesurer comment on interne sous de faux prétextes toutes sortes de femmes insoumises ou simplement devenues gênantes.

Le récit alterne ainsi la découverte du lieu et des analepses qui nous permettent de mieux comprendre qui est Nellie Bly. Cette alternance est marquée notamment par une rupture graphique au niveau des couleurs. Les tons froids, un tantinet « salis », traduisent la morosité ambiante de l’asile, tandis que les tons vifs et chauds s’accordent bien avec le pep’s et la soif de vivre de la jeune enquêteuse. Nous découvrons ses débuts en province, au Pittsburgh Dispatch, où George Madden a accepté de lui faire confiance, ainsi que sa rencontre déterminante avec un certain Joseph Pulitzer…. Avec un tel maître, elle ne pouvait qu’être sur la bonne voie. 

Le récit, qui emprunte un peu au thriller, est alerte, le graphisme assez classique et riche en détails. La variation des cadrages, le jeu sur les couleurs, confèrent à l’ensemble dynamisme et fraîcheur.

J’ai beaucoup aimé ce personnage, son audace, sa ténacité dans la réalisation de ses désirs et j’adorerais lire la suite de ses aventures.

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