
Voilà un long métrage qui nous permet de découvrir un Viggo Mortensen aussi doué devant que derrière la caméra. Ses débuts comme réalisateur sont particulièrement prometteurs tant par le scénario que par la qualité de l’image. Il faut aussi saluer à ce titre la photographie de Marcel Zyskind qui sublime les paysages, les décors de Carol Spier et les visages.
Le récit, à la fois drôle et grave, tendre et brutal, s’intéresse aux relations filiales sur fond de vieillesse et de démence sénile.
John Petersen, le fils, incarné avec beaucoup de justesse par Viggo Mortensen, coule des jours heureux en Californie auprès de son mari Eric (Terry Chan) et de leur fille Monica. Cette existence paisible se voit cependant ébranlée lorsque John doit venir en aide à son père, Willis. S’il est toujours difficile d’accompagner ses parents sur ce chemin de la vieillesse, cela l’est davantage encore lorsque les contentieux familiaux sont aussi anciens que profonds. L’enfer est souvent pavé de bonnes intentions !
Le scénario alterne alors passé et présent, dans des fondus très convaincants, pour évoquer l’enfance de John auprès de ce père machiste, obstiné, ce paysan rustre et conservateur qui semble n’exister pleinement que dans le conflit.
Au delà du problème de l’âge, le film aborde avec sensibilité et justesse les questions de l’amour, de la mort, de la ruralité ainsi que de l’homophobie. Il interroge également sur la possibilité ou non du pardon.
Je terminerai en saluant l’excellente prestation de lance Henriksen dans le rôle de ce vieillard exaspérant.