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« Francis Bacon, la violence d’une rose », Cristina Portolano, chêne, 2018



Avec cet album Cristina Portolano se propose de nous livrer une biographie de Bacon, ce peintre qui a su conquérir son public au prix de nombreuses peines, 
cet homme des grandes passions, impulsif dans la tendresse comme dans une certaine violence.


 » Ma peinture est souvent jugée horrible parce qu’elle est directe »

Cette biographie est forcément très sélective, puisqu’elle tient en relativement peu de pages. Si vous espérez en savoir plus sur l’art de Bacon, ses découvertes techniques progressives et ses sources d’inspiration, vous risquez de rester un peu sur votre faim, dans la mesure ou l’auteur insiste davantage sur le privé et l’intime. 

Bacon, c’est d’abord une existence partagée entre Dublin et Londres et des relations familiales complexes, surtout avec son père. C’est une enfance marquée par son asthme et par la peur, une peur qui nourrit son imaginaire de gosse, ce que l’auteur retrace en partie en faisant le choix d’un personnage narrateur étrange, mi-homme mi-bête, une sorte de monstre dont je n’ai pas trop compris l’intérêt à vrai dire. 

En toile de fond, une Irlande austère qu’il finira par haïr autant que son père qui le chasse d’ailleurs de la demeure familiale parce qu’il est trop efféminé. 

Cristina Portolano se complait alors à brosser le portrait d’un adulte naissant, réduit à vivre de vols, d’expédients et de prostitution. Bacon, qui rêve d’accomplir quelque chose de grand, et de ne surtout pas s’effacer dans l‘oubli va en effet construire son existence avec beaucoup d’opportunisme, choisissant ses amants en fonction de leurs avoirs, de leurs carnets d’adresses ou de leur pouvoir. 

Outre sa découverte de la peinture, son travail d’autodidacte et ses difficultés à se faire reconnaitre par le public, il est surtout question de son addiction aux jeux, de sa résistance extraordinaire à l’alcool et de son irrévérence. Autant d’ingrédients qui pouvaient permettre de construire un bon scénario, mais qui se délitent quelque peu faute d’un vrai fil conducteur. 

Le graphisme est un peu plus séduisant, assez torturé à l’instar de son sujet, avec quelques touches plus fantastiques. Le trait est moderne et dynamique tandis que les couleurs ont été choisies afin de ménager un équilibre entre l’expression graphique de l’auteur et celle de Bacon. 

Lecture effectuée dans le cadre de

hébergée cette semaine chez Stephie de Mille et une frasques

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