Aujourd’hui connue sous le nom de Nouville, l’ancienne île de Nou, rachetée par l’Etat français au négociant britannique James Paddon en 1855, fut transformée en presqu’île après des travaux de remblais en 1972.
Pour s’y rendre, on longe d’abord le port autonome de Nouméa (soit un point névralgique). Initialement conçu en 1875 il est devenu l’un des plus grands ports français outremer après avoir servi de base américaine durant la seconde guerre mondiale. Son expansion s’explique aussi par le boom du nickel et l’essor du tourisme de croisière.



Mais si l’Ile de Nou comprend un certain nombre de sites classés au patrimoine de l’unesco, c’est en raison des pratiques pénitentiaires dont elle fut le théâtre.
Au début des années 1860, Napoléon III eut en effet l’idée d’y implanter un bagne. Constituer une colonie de peuplement pénitentiaire semblait une solution de choix pour compenser le faible nombre de candidats à la migration. C’est donc en 1864 que le premier bateau de « transportés » venus purger leur peine a accosté. Il s’agissait pour beaucoup de « déportés » politiques , des Communards et des Kabyles, auxquels s’adjoignaient des petits délinquants ou « relégués ». Tous effectuaient ensuite d’importants travaux qui permirent notamment le développement de Nouméa : constructions de ponts, de routes, de bâtiments publics, dont ceux de la Pénitentiaire …Plus de 22000 forçats recevront ainsi un matricule entre 1864 et 1898. On octroya ensuite des lopins de terre destinés à la culture ou à l’élevage aux bagnards ayant fait montre de leur désir de réhabilitation.
Il est possible de visiter une partie des sites sur RV…ce n’était pas notre cas cette fois.


Les anciens ateliers du bagne sont désormais le siège de l’IUT, tandis que l’université, plus récente, fait face à la maison du commandant.

A une centaine de mètres de là se trouve le Théâtre de l’Ile, installé aussi dans un ancien bâtiment de l’administration pénitentiaire qui servit tour à tour de magasin de vivres, de lieu d’élevage de vers à soie puis de salle de bal.


Si l’on poursuit encore la route sur quelques kilomètres, on peut profiter de la plage du Kuendu, assez prisée.

Si l’on en croit l’implantation de nombreux centres de formation, d’une grande clinique, ou les chantiers en cours il semble que l’on cherche à urbaniser ce secteur qui comporte en apparence pas mal de terres « vierges ». Je dis en apparence, parce qu’il faut aussi évoquer les « squats » qui n’ont rien à voir avec la définition que l’on en donne en Europe. Il s’agit de quartiers d’habitation spontanée qui doivent leur émergence à la pratique d’agricole en milieu urbain… Je vous renvoie à l’article éclairant de Dorothée Dussy sur Persée.
Il me reste à évoquer les nakamals et le Kava (que nous n’avons pas encore pu tester en raison du confinement).

Outre le fait que ces deux mots peuvent s’avérer très utile dans une partie de Scrabble, ils renvoient à une tradition mélanésienne très ancienne importée du Vanuatu. Le kava est une boisson réalisée à partir de racines d’arbustes trempées puis pressées (auparavant cachées puis recrachées). Elle est réputée pour ses vertus anesthésiantes et anxiolytique. Le shell de Kava est servi dans une moitié de noix de coco, mais il n’est possible de le déguster que dans un nakamal (environ 150 sur l’île), soit un établissement généralement installé à l’écart des bruits de la ville et signalé par une petite ampoule rouge ou jaune.
Et pour finir cette escapade….

Merci pour ces belles photos et cette petite page d’histoire passionnante !
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Tout le plaisir est pour moi.
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Merci pour la balade ! C’est toujours intéressant d’en apprendre sur quelqu’un qui est sur place !
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A bientôt pour la suite alors…
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