Voilà un nouveau tag lecture emprunté à Noukette :
A pour « auteur » : l’auteur(e) dont tu as le plus de livres
La question n’est pas simple puisque durant de longues années j’eus tendance à lire tout ce que l’auteur avait produit chaque fois que j’étais séduite.
Je choisirai donc celui dont j’ai dévoré l’œuvre dans le temps le plus concentré, David Lodge. Son humour « so british », un tantinet décalé, ses univers désopilants et ses mots incisifs me ravissent et m’ont permis de supporter avec le sourire d’être reliée à une perfusion de longues journées durant.
B pour « best » : la meilleure série
« Millenium » de Stieg Larsson, trilogie addictive dévorée en une petite semaine au retour d’un oral d’agreg.
C pour « current » : ta lecture en cours
Un roman de Salvador Dali, « Visages cachés »… très surprenant ! Une ambiance surréaliste, un univers décalé, une inspiration vaguement sadienne, et un usage brillant de la langue française.
D pour « drink » : la boisson qui accompagne tes lectures
Du café, le plus souvent…s’agit-il pour autant de sobriété ???
E pour « e-book » : e-book ou roman papier
Incontestablement roman papier ! Pour la petite histoire, j’ai investi dans une première liseuse lorsque je me suis expatriée. La nécessité de « déménager léger » semblait l’imposer. Dans le même temps j’avais dû me séparer avec effroi et moult regrets des trois quarts de ma bibliothèque. Nous vendions la maison et ce départ s’annonçait sans retour. J’utilisais cet appareil si fréquemment que ma fille n°3 se l’est annexé. J’ai pourtant poussé le vice jusqu’à renouveler l’achat, optant pour un modèle plus perfectionné, plus confortable … A l’évidence, je ne parviens pas à me concentrer, l’écran fait barrage et m’ôte une partie du plaisir de lire. J’aime le contact du papier, j’aime tourner les pages (et avouons-le c’est juste une horreur sur la Kindle et guère plus agréable sur la Kobo). J’aime aussi vivre dans un paysage livresque, entourée des ouvrages qui ont fait mon parcours ou qui ont su m’émouvoir. Un lieu qui reflète finalement celle que je suis …
F pour « fictif » : un personnage fictif avec qui tu serais sortie au lycée
Je ne vais tout de même me laisser aller à un terrible coming out et avouer qu’une version soft de Christian Grey aurait pu me combler !
Fabrice Del Dongo , peut-être ….
G pour « glade » : un roman auquel tu es contente d’avoir laissé une chance
« Roissy » de Tiffany Tavernier, pour son sujet étonnant et sa grande humanité. Une fort belle découverte !
H pour « hidden » : un roman que tu considères comme un joyau caché
Je pense immédiatement aux « Aventures de Télémaque » de Fénelon, mais comme je l’ai évoqué dans une autre rubrique je mentionnerai « Le rivage des Syrtes » de Julien Gracq pour la grâce de l’écriture et l’intelligence des analyses.
I pour « important » : un moment important dans ta vie de lectrice
Ce moment me replonge dans la petite enfance et cet heureux temps de la maternelle…Sans vouloir plagier Sartre, « lorsque je ne savais pas encore lire », j’avais comme l’intuition peut-être que le sommeil était du temps volé à une forme d’existence qui passerait par les livres. J’avais une sainte horreur de la sieste, que mes parents renoncèrent à m’imposer dès mes 3 ans. Hélas, l’école ne voyait généralement pas les choses de la même façon. Inutile de préciser que j’étais souvent punie. Un miracle se produisit pourtant l’année de mes 4 ans, lorsque la « maîtresse » comprit que je ne dérangerais plus les autres si elle m’autorisait à m’asseoir à ses côtés avec un livre. J’étais particulièrement fière d’expliquer à mon entourage que « j’étais la dame de la sieste » et je n’avais qu’une hâte : savoir lire !
J pour « juste » : le livre que tu viens juste de finir
« L’art de perdre » d’Alice Zeniter, très convaincant, à tout point de vue !
K pour « kind » : le genre de roman que tu ne liras jamais
Je reste manifestement en marge de tout ce qui m’éloigne de la réalité. La science-fiction, le fantastique sont rarement pour me plaire, à quelques rares exceptions près. De la même façon, les comics me laissent de marbre.
L pour « long » : le plus long roman que tu aies jamais lu
« Voyage au bout de la nuit » de Céline, peut-être.
M pour « major » : le livre qui t’a causé le plus gros « hangover »
« Le sari vert » d’Ananda Devi… une vraie claque !!! Ce fut ma première rencontre avec l’auteure et cette écriture à la fois si poétique et si puissante, violente aussi…cette écriture si féminine qui réussit le pari de se fondre dans le point de vue exclusivement masculin de ce personnage monstrueux.
C’est sans doute le roman que j’aurais voulu écrire, mais aussi celui qui m’empêchera sans doute de le faire. A quoi bon ?!
En sortir ne fut pas simple, d’autant que cette lecture me renvoyait à certains de mes vieux démons… Mais ce roman fut pourtant à l’origine de décisions extrêmement importantes qui modifièrent le cours de ma petite vie…
N pour « nombre » : le nombre de bibliothèques que tu possèdes
Après quelques déménagements aux longs cours, le nombre s’est considérablement réduit : 4.
O pour « one » : un roman que tu as lu plusieurs fois
Ils sont nombreux…même si je le fais de moins en moins…
Il y eut d’abord « Poil de carotte » de Jules Renard, le vieil exemplaire qui avait accompagné l’enfance de ma mère avant la mienne. A l’époque la littérature jeunesse était plus limitée qu’aujourd’hui, les moyens de parents aussi, et j’ai grandi dans un bled de campagne sans bibliothèque. J’étais en outre touchée par cette maltraitance que je ne nommais pas encore comme telle…
A l’âge adulte, j’ai dû lire une bonne quinzaine de fois « Les aventures de Télémaque » de Fénelon. Qui l’eût cru ?! Certes, il s’agissait initialement de m’approprier une part du programme d’agrégation, mais ce fut un vrai coup de cœur que je rêverais de partager avec des élèves. L’infâme couverture jaune des Classiques Garnier n’inspirait guère la sympathie pourtant et j’associais curieusement le nom de l’auteur à un potentiel pensum ! J’en retiens l’idée qu’il faut savoir passer outre ses apriori, ce qui me conduira peut-être un jour à lire un manga…
P pour « préféré » : ton endroit préféré pour lire
Mon lit, depuis toujours, pour le confort de la position et l’intimité que cela suppose. Mais j’aime assez lire en extérieur aussi.
Q pour « quote » : une citation des livres que tu as lus, qui t’inspire ou te fait ressentir plein d’émotions
Choix impossible encore, ou presque… Je triche et j’en livre trois , issues du même ouvrage : « Les hommes qui me parlent » d’Ananda Devi
« Je suis la fille de quinze ans qui dort en moi depuis tant d’années et que je dois tuer. »
« Toutes les femmes de mes livres me l’ont dit : affranchis-toi. C’était le message que je m’adressais. Et je ne m’écoutais pas. »
« Il ne suffit pas de vivre, il faut une destinée, et sans attendre la mort. »
R pour « regret » : un regret de lecture
« La septième fonction du langage » de Laurent Binet, pour sa prétention !
S pour série : une série que tu as commencée mais jamais finie (et dont tous les tomes sont sortis)
« Fifty shades of grey » d’E.L James. Je me suis arrêtée au second, lassée sans doute par une certaine facilité et la présence trop prononcée de l’argent.
T pour « trois » : trois de tes livres préférés de tous les temps
« Jeux de société » de David Logde
« La Religieuse » de Diderot
L’intégrale de Julien Gracq dans la Pléiade, l’idéal en cas de retraite forcée sur une île déserte !
U pour « unapology » : quelque chose dont tu es fan sans aucun remord
Les BD intelligentes qui me permettent de joindre l’utile à l’agréable !
V pour « very » : un livre dont tu attends la sortie avec une grande impatience
Le prochain Ananda Devi, sans doute.
W pour « worst » : ta pire habitude livresque
Existe-t-il une mauvaise habitude en la matière ? Je n’aime pas les emprunter en bibliothèque, ce qui contribue au bonheur des libraires.
X pour « x » : commence à compter à gauche en haut de ton étagère la plus proche et prends le 27ème livre
« Blue Bay palace » de Natacha Appanah, publié chez Gallimard Continents Noirs en 2004, un autre grand moment de lecture, un roman court, efficace et terriblement incisif. Avec ce second roman publié en 2004, Natacha Appanah s’intéresse au motif de la folie d’amour dans une langue poétique et tragique, une langue effroyablement douce qui nous rappelle la part d’humaine cruauté qui sommeille en chacun de nous, qui peut se taire à jamais mais qui peut aussi sourdre soudainement lorsque la douleur devient insupportable et obsédante.
Ce hasard (mais l’est-il ?) est le signe que mes années de vie à Maurice m’ont marquée à tout jamais…
Y pour « your » : ton dernier livre acheté
Je conjugue rarement ce type d’achat au singulier…
Lequel suis-je impatiente de lire ? Sans conteste le Fabcaro, tant je me suis régalée avec « Le discours ». Le titre, « Figurec », m’intrigue au possible tout comme cet extrait de la quatrième de couverture :
« A force de courir les funérailles, le narrateur est devenu un expert en la matière. Mais à bien regarder l’assistance, il semblerait qu’il ne soit pas le seul… »
J’attends aussi beaucoup du « Vol de la Joconde » de Dan Franck, consacré à la vie de bohême parisienne du début du XX°. L’idée de Picasso, Apollinaire, Jarry, Matisse ou Chagall personnages de roman me réjouit d’avance.
Z pour « Zzz » : le dernier livre qui t’as tenue éveillée bien trop tard dans la nuit
« Personne n’a peur des gens qui sourient » de Véronique Ovaldé. Déçue par son roman précédent, j’ai adoré retrouver sa verve et la découvrir dans une atmosphère nouvelle.
Bravo ! Bon, je retiens le nom de Ananda Devi…! Et très envie de lire Figurec aussi !
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Ah oui, Ananda Devi est à connaitre ! C’est dur , mais il faut en lire au moins un. Je te conseille « Eve de ses décombres » pour commencer.
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