Littérature française

« La disparition de Josef Mengele », Olivier Guez, Grasset 2017, prix Renaudot 2017


Dans ce court récit, assez documenté, Olivier Guez revisite une partie de l’histoire récente puisqu’il se consacre à la cavale de certains anciens SS, et plus particulièrement de Josef Mengele qui se dissimulera de longues années en Amérique du sud, sous plusieurs identités.
Le lecteur entre dans le roman comme s’il était passager du Pacha, ce navire qui fend l’eau boueuse du fleuve à l’approche de Buenos Aires. Il partage alors les brisants et le soulagement des voyageurs. Allemands, Italiens, Juifs se réjouissent en effet de bientôt toucher terre et de découvrir ce pays qui leur apparait comme un Eldorado.
Seul Fritz Ullmann, alias Helmut Gregor, et plus précisément Josef Mengele rumine. Ancien capitaine de la SS exfiltré, il espère échapper au contrôle douanier et sue sans doute à l’idée de montrer ses faux papiers.
Olivier Guez suit ensuite le parcours de ce médecin et anthropologue, cet ange de la mort qui s’est illustré comme ingénieur de la race à Auschwitz. Il retrace ses petites victoires, ses espoirs et ses déceptions mais aussi ses peurs grandissantes. Tout quitter , se reconstruire, accepter de n’être plus d’abord qu’un simple menuisier n’est certes pas facile, mais on peine évidemment à ressentir la moindre empathie pour ces êtres barbares qui échappent ainsi à leur procès.
Au-delà de ce sombre individu, l’auteur porte aussi un regard critique sur les compromissions des États et des politiques comme Perón soucieux de réussir là où Hitler et Mussolini ont échoué, quitte à construire l’histoire « avec les détritus de l’Histoire ». Il condamne donc cette « grande évasion » et les agissements du Cercle Durer tandis qu’Adenauer et ses homologues sont plus occupés par la reconstruction de l’Europe que par la traque des criminels. Il fallut en effet attendre la fin des années 50 pour que l’on mesure pleinement l’étendue des crimes nazis et que l’on réclame arrestations et procès.
Le roman se fait alors thriller. L’étau se resserre autour du médecin maléfique qui n’a jamais pensé qu’à lui et qui ne connut pas le moindre remords.

Si le sujet est évidemment intéressant, je suis restée en marge du roman qui n’est jamais parvenu à me toucher. Le style m’a semblé sans relief particulier et je n’ai pas adhéré au parti pris d’une approche très factuelle.

2 réflexions au sujet de “« La disparition de Josef Mengele », Olivier Guez, Grasset 2017, prix Renaudot 2017”

  1. J’ai aimé cette lecture mais je comprends qu’on puisse ne pas accrocher. C’est en effet très factuel et donc potentiellement assez froid. 😉

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