Du haut de ses 19 ans, Marie se pense tout permis. Forte du pouvoir de sa beauté, elle sent qu’une existence formidable l’attend. Si elle étudie le secrétariat parce qu’il faut bien étudier quelque chose, elle cultive une formidable foi en elle-même, en la vie , en son destin…Monstre d’égocentrisme, elle aime susciter convoitise et jalousie sans jamais trop donner d’elle-même.
Il faut cependant souvent se méfier de ses excès de confiance … le péché d’hybris si cher aux tragédiens, n’est jamais loin !
C’est ce qu’apprend la jeune femme à ses dépens, dans ce qui tient du roman d’apprentissage. A beaucoup faire la fête et user de ses charmes, la Belle se croit amoureuse d’Olivier, le fils du pharmacien et oublie les principes de protection élémentaires. La voilà projetée plus vite que prévu dans un mariage déceptif et une maternité douloureusement vécue …
Amélie Nothomb interroge ainsi la question de l’instinct maternel à travers le point de vue de Diane, cette enfant non désirée qui s’efforce au fil des années de ne jamais haïr cette mère qui tient, comme une évidence, de la marâtre de Blanche-Neige. Elle signe ainsi un récit sur la maltraitance d’autant plus poignant que Diane est aussi aimante que lucide.
Le roman de cette enfance gâchée est court et incisif, l’écriture efficace.