Amateurs d’ambiance macabre, ce roman est pour vous, même s’il est loin d’être le meilleur de Thilliez !
A l’orée du récit, un prologue en partie énigmatique. En une journée chaude d’août 1987, dans le Nord de la France, une fillette de 9 ans, confrontée à des hordes de mouches et à une odeur pestilentielle dans une chambre sordide, connait la tentation de la mort…
17 ans plus tard…Sylvain et Vigo, une bombe de peinture à la main devant les locaux de Vignys Industries, semblent animés d’une furieuse envie de régler des comptes. Certains plans sociaux sont difficiles à avaler ! Ils sont loin de se douter cependant que c’est un tout autre événement que le chômage qui va bousculer leurs existences. On les retrouve un peu plus tard dans la nuit, dans une friche industrielle. L’idée était d’abord de se défouler, de répondre à un terrible besoin d’adrénaline…
A quelques pas de là, la petite Mélodie, retenue dans l’antre d’une Bête, attend qu’une rançon lui laisse la vie sauve. Tout aurait pu aller pour le mieux…mais il est des accidents qui tombent mal, des accidents qui prennent des allures de crimes… c’est » dingue comme le mal asservit les esprits de ceux qui se rangent sous son aile, altère la réalité au point de rendre paranoïaque. »
Thilliez conjugue alors une atmosphère de film à carnage à une critique sociale étonnante, puisqu’il porte un regard acéré sur la dureté du monde du travail et les pouvoirs souvent pervers de l’argent. A cela s’ajoute une petite touche d’ésotérisme.
Sous la direction du capitaine Raviez, ce policier dont élégance à la Hercule POirot détonne avec la carcasse de Clint Eastwood, Lucie Hennebelle, alors juste brigadier, et le lieutenant Pierre Norman, vont devoir mener une enquête ardue en cette période des fêtes de fin d’année.
Si l’écriture de Thilliez était déjà plaisante, l’intrigue est en revanche un peu trop touffue et le suspense pas toujours bien ménagé.