Aujourd’hui, c’est au tour de la rubrique cinéma de reprendre du service. J’ai en effet investi dans un Pass ciné Pathé Gaumont, que j’ai bien l’intention de rentabiliser !
Au menu du jour, un film anglais signé de Richard Eyre et adapté d’un roman de Ian McEwan, » L’intérêt de l’enfant « .
Fiona Maye, brillamment interprétée par une Emma Thompson toute en maturité et en subtilité, officie comme juge à la Haute Cour. Droite, intelligente et profondément humaine, elle est accoutumée à légiférer dans les affaires les plus complexes. Mais sans doute s’investit-elle trop dans l’exercice de ses fonctions. C’est en tout cas le sentiment de Jack, son époux, encore très amoureux, qui se sent par trop délaissé. Pour un prof de fac, les tentations peuvent être grandes…Il tente bien de l’exprimer, mais Fiona est totalement accaparée par un nouveau cas extrêmement épineux, celui d’un jeune ado témoin de Jéhovah, Adam Henry. Atteint d’une forme violente de leucémie, ce dernier, soutenu par sa famille, refuse la moindre transfusion sanguine. S’appuyant sur la loi de 1989 définissant les modalités de protection des enfants, elle doit trancher : ira-t-elle dans son sens quitte à le condamner à une mort certaine ou l’obligera-t-elle à vivre ?
Outre cette affaire et ce terrible cas de conscience qui prend des allures de thriller judiciaire, le film explore assez finement les liens affectifs des personnages et la complexité de leurs relations amoureuses. Il manque toutefois, à mon sens, un petit quelque chose au scénario, pour que le film soit une réussite totale sur ce plan là.
J’ai beaucoup aimé l’ambiance feutrée, typiquement britannique, qui doit beaucoup aux décors de Peter Francis et Sara Wan. On passe du huis clos de l’appartement à celui de la cour, suivant pas à pas cette femme intègre qui ne veut surtout pas se tromper. La photo d’Andrew Dunn, superbe, restitue à merveille la complexité des sentiments des personnages, tandis que le casting est irréprochable. Certes, Emma Thompson crève l’écran, mais Stanley Tucci, alias son époux, n’a rien à lui envier. Tout comme ses deux aînés, le jeune Fionn Whitehead (Adam), déjà repéré dans son rôle de jeune soldat dans Dunkerque, propose un jeu tout en nuances, dosant à la perfection le poids des gestes et des regards.