Un rapide billet ce jour sur le dernier film de Ridley Scott qui divise la critique.
Le réalisateur nous plonge dans l’ambiance des seventies… Le récit, qui comporte bien des analepses, s’ouvre dans une Rome interlope. Paul, adolescent en mal de sensations, arpente les rues la nuit en quête d’adrénaline lorsqu’il est victime d’un kidnapping.
Pourquoi lui ? Sans doute parce qu’il est le petit-fils de J-P Getty, magnat du pétrole mais aussi à l’époque l’homme le plus riche du monde. Qui peut bien être l’auteur d’un tel acte à une époque où les brigades rouges font beaucoup parler d’elles ? Paul pourrait-il avoir organisé son enlèvement lui-même histoire de s’assurer une vie meilleure ?
La somme demandée est certes astronomique pour sa mère, Gail, qui a depuis longtemps pris ses distances avec son ex-mari et son ex-beau-père. Elle n’a pas d’autre choix que d’espérer l’aide de Getty. Ce dernier, même s’il a toujours considéré Paul comme son petit-enfant préféré, refuse catégoriquement de débourser le moindre dollar.
La narration, aux allures de thriller psychologique, conte alors le combat acharné de cette mère pour sauver son fils. Elle est aussi l’occasion du portait cruel de ce magnat inhumain, qui préfère les objets aux humains. Solitaire dans ces palaces, malgré la présence de ses domestiques, cet homme a depuis longtemps décidé que la contemplation des œuvres d’art qu’il collectionne valait plus que les rapports avec les siens. Le spectateur réfléchit alors forcément sur la valeur de l’argent…
Le scénario, basé sur une histoire vraie, captive le public, sans doute en raison de son rythme effréné. J’ai aimé la façon dont Scott retrace l’ambiance de ces années 70’. La photo de Wolski, les décors de Letizia Santucci et les costumes de Janty Yastes y contribuent fortement, comme ils parviennent à donner beaucoup de relief au huis-clos permanent qui entoure J-P Getty.
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