Romain Gary est décidemment un personnage bien à la mode en ce moment. Après la lecture (décevante) du dernier Désérable, je me suis laissée tenter par cette adaptation cinématographique de ce roman, entre autobiographie et fiction.
Le film, que l’on peut qualifier d’époque, peut se lire comme un roman d’apprentissage puisque ce biopic retrace l’enfance du jeune Roman Kacew que sa mère façonne pour en faire un grand homme. Certes nous suivons le parcours de celui qui obtiendrait le Goncourt deux fois, sous deux pseudonymes. On le suit d’abord dans cette Pologne qu’il faudra fuir un jour pour échapper aux lois anti-juives. C’est le temps d’une pauvreté que sa mère, Nina, d’origine russe, tente de conjurer. On l’accompagne ensuite toute cette première moitié du siècle, lors de leur installation en France, un pays que sa mère idéalise grandement, de ses études à Paris, de son expérience militaire en Angleterre. C’est bien d’un parcours qu’il s’agit, celui d’un garçon pauvre qui saura s’imposer comme un grand homme et qui partagera par exemple un diner avec Kennedy la Maison Blanche.
Au-delà, le texte de Gary, et le long métrage s’imposent surtout comme le portrait d’une femme, d’un hommage à une mère incroyable, aussi aimante que castratrice. C’est à mon sens l’histoire d’une emprise, tant Nina cherche à façonner chaque étape, chaque moment de la vie de son fils. Elle lui transmet ses désirs, ses passions et cherche à vivre ses rêves à travers lui.
Barbier construit son récit sur le mode de l’analepse et nous offre une reconstitution historique soignée, incroyablement élégante. Les décors de Pierre Renson, les costumes de Catherine Bouchard, sublimés par la photographie de Glynn Speeckaert y sont sans doute pour beaucoup. Il a l’art aussi de s’appuyer sur un Pierre Niney excellent qui poursuit une carrière décidemment florissante. Son jeu est convainquant, nuancé. Que dire de la prestation de Charlotte Gainsbourg, si ce n’est qu’elle surprend, qu’elle laisse sans voix et qu’elle confirme son talent. L’actrice semble se fondre totalement dans son personnage. Et quel maquillage !!!!
je voudrais d’abord relire le livre… autant dire qu’il passera à la télé quand j’y serai !
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