Coup de projecteur aujourd’hui sur ce long métrage du réalisateur Belge Martin Provost qui réunit pour la première fois à l’écran Catherine Deneuve et Catherine Frot.
Sage femme, Claire mène une vie tranquille et réglée à Mantes la Jolie. Rien ne dépasse, rien ne s’improvise vraiment. Elle aime cette routine qui la rassure. Son fils, Romain, qu’elle a élevé seule, vole désormais de ses propres ailes ou presque. Elle partage donc son temps entre son jardin, son appartement et la maternité qui doit hélas fermer. Sa vie manque certes de fantaisie, mais Claire sait se faire apprécier de tous, notamment pour sa droiture et son sens du dévouement.
Béatrice mène quant à elle une vie parisienne nettement plus fantasque. Hédoniste sans domicile fixe, passablement égocentrique, elle joue sa vie comme un éternel pari, s’adonnant au poker entre deux verres de vin et deux petits plats.
« Je crois aux vertus du plaisir. »
Tout oppose à priori ces deux femmes qui n’ont rien pour se rencontrer ni s’apprécier. Les souvenirs les réunissent pourtant puisque Béatrice fut la dernière compagne du père de Claire, quelques décennies auparavant. Malade, Béatrice décide de renouer avec son passé et cet être qui lui fut cher un jour. Claire pourra-elle lui pardonner le suicide de son père ? Leurs conceptions si différentes de la vie permettront-elles aux liens de se reconstruire ?
Emmanuelle Bercot nous livre ainsi un beau film intimiste soutenu par le jeu sans faille des acteurs. Catherine Frot (Claire) n’en fait pas trop face à une Catherine Deneuve exemplaire. Quant au jeu d’olivier Gourmet (Paul), tout en nuance, il introduit une touche de tendresse et de finesse bien sympathique. Ce feel-good-movie, subtil et élégant, évoque avec beaucoup de sensibilité la précarité de nos existences et aborde la question de la transmission et de la transformation. Bravo monsieur Provost pour ces deux portraits de femmes et cette ode à la vie et à la liberté !
Sab's pleasures 