Fuyant le dernier Besson et ses grands effets, j’ai opté ce jour pour le formidable thriller politique de Tarik Saleh, Grand Prix du festival du film policier de Beaune, et ce pour mon plus grand bonheur.
La photographie de Pierre Aim, au service du réalisme, s’attarde sur cette Egypte de Janvier 2011 alors que la révolution gronde. Entre drogue, violence et pauvreté, la misère humaine se déploie dans une société totalement gangrenée par la corruption.
Nourredine, policier de son état, complète lui aussi ses fins de mois par des petites magouilles qui semblent à tous ordinaires, presque légitimes. Dans ce pays, la justice n’existe pas. Il se trouve cependant bousculé dans ses habitudes lorsqu’il se voit confier l’enquête sur le meurtre de Lalena, une chanteuse retrouvée égorgée dans une chambre du Hilton. Faisant fi de toutes les mises en garde et autres menaces, il n’a de cesse de découvrir la vérité.
Cette enquête prend en ce sens des allures de parcours initiatique jalonné par deux femmes : Swala, la jeune immigrée soudanaise témoin du meurtre, mais aussi Gina l’amie de la victime. Nourredine, interprété par le fabuleux Fares Fares, s’éveille à l’honnêteté et développe une conscience politique.
Tarik Saleh renouvelle ainsi les codes du genre policier, contrebalançant certaines faiblesses de l’intrigue par un scénario au rythme haletant et un regard socio-politique aiguisé et courageux. Ajoutons à cela un casting parfait et la très belle performance de Mari Malek (Swala).
Hâte de le voir. Merci. 🌼
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