BD

« L’anniversaire de Kim Jong Il », Ducoudray et Allag, Delcourt Mirages, 2016


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Je poursuis mon tour du monde BD avec cet album qui nous conte le quotidien de la Corée du Nord.
Le scénario d’Aurélien Ducoudray fait le pari de l’enfance pour évoquer les difficultés des habitants et les travers, ô combien condamnables de ce régime totalitaire.
A l’entame du récit, le jeune Jun Sung, à peine âgé de 8 ans, vénère le dictateur en place, ce « père bien aimé », et se réjouit de voir son anniversaire coïncider avec celui De Kim Jong Il, appelé à bientôt succéder à son père. Il ignore alors que son propre père est originaire de Corée du Sud.

« J’ai toujours l’impression que c’est moi qu’on célèbre. »

Chef des jeunesses patriotiques de son quartier, il ne perçoit pas tous les efforts de propagande. Avec ses camarades, il n’a de cesse de jouer à Ri Su Bok, son antihéros préféré et rêve de poursuivre la lutte contre les Coréens du Sud, alliés à ces chiens d’Américains.
Son monde se complique lorsque la pénurie survient et que ses parents décident de migrer.

L’album nous propose ainsi une description imagée des petits gestes et des habitudes du quotidien à travers lesquels se devine la portée critique. On découvre ainsi les mensonges du régime, l’endoctrinement, les Inminban (« groupes du peuple «), les séances d’autocritique quotidiennes, la corruption, mais aussi le camp de Yodok, son inhumanité et les exactions de l’armée révolutionnaire.

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Le dessin de Mélanie Allag, tout en contrastes puisqu’elle alterne les pages en couleurs et les planches en noir et blanc, mais qu’elle joue aussi sur une perte progressive de la naïveté enfantine, contribue pour beaucoup à la tension dramatique de cette histoire. J’ai beaucoup apprécié l’effet crayonné de certaines planches aussi.

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Quant à la naïveté du ton, induite par l’âge du personnage principal, elle accentue la portée critique et ménage aussi l’émotion du texte.

18 réflexions au sujet de “« L’anniversaire de Kim Jong Il », Ducoudray et Allag, Delcourt Mirages, 2016”

  1. Effectivement, le fait que le scénario mette en avant le point de vue d’un enfant accentue la portée critique tout comme les nombreuses scènes du quotidien qui montrent la réalité de la vie des coréens du Nord.

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