Une fois n’est pas coutume, c’est d’un téléfilm dont il sera question dans ce billet, un superbe biopic consacré à la grande Arletty .
Arnaud Sélignac s’intéresse en effet à la dernière passion amoureuse de la comédienne. Nous la découvrons à Nice en mai 1943, dans une soirée on ne peut plus mondaine. Alors que la France est occupée et que la guerre compromet le tournage des Enfants du paradis, Léonie Bathiat, alias Arletty entretient une relation amoureuse avec Antoinette d’Harcourt, une duchesse en rupture de ban qui a aussi partie liée avec la résistance.
Lors de cette soirée, alors que la fille de Laval, alors président du Conseil, la félicite pour la façon dont ses films contribuent au rapprochement de la France et de l’Allemagne, la belle comédienne tombe sous le charme d’Hans Jurgen Soehring, un protégé de Goering, également grand amateur de littérature et de cinéma français.
« Les yeux bleus, c’est ma faiblesse. »
Entre les feux de la passion, les jalousies qui animent ce trio amoureux et la guerre en toile de fond, les êtres aspirent au bonheur et pourtant se déchirent.
« C’est cette putain de guerre qui rend tout différent ! » (Hans)
Du point de vue des décors et des costumes, tous aussi somptueux les uns que les autres, ce téléfilm d’époque rivalise sans complexe avec les grands films. La toile de fond historique, sans jamais l’emporter sur la question de l’amour, contribue à la tension dramatique croissante du récit. Le casting tient aussi parfaitement la route. Marie-Josée Croze incarne une Antoinette complexe et touchante ; le jeu tout en nuances de Hans Ken Duken donne un bel aperçu des ravages de la passion. Et même si je ne suis d’ordinaire pas fan de Laetitia Casta, force est de reconnaître qu’elle est particulièrement sublime dans ce rôle. Garance jusqu’au bout des ongles, elle a su faire revivre toute la gouaille si particulière de son personnage, sa liberté aussi.
« Mon cœur est français mais mon cul est international » Arletty.