Un coup de cœur en ce début d’année !
« Etre un piano oriental, c’est ouvrir une fenêtre à Paris et s’attendre à voir la mer »
Dans cet album en grande partie autobiographique, Zeina Abirached rend hommage à son arrière grand-père, Abdallah, un mélomane invétéré et inventif.
Le récit s’ouvre sur un matin radieux de1959. Abdallah, qui vit à Beyrouth avec Odette et leur fils Joseph, mais aussi Ludwig, un canari bavard, est particulièrement heureux. C’est un jour à marquer d’une pierre blanche, l’une de ces journées qui pourrait bouleverser votre existence.
Cela mérite bien un détour par les grands magasins et l’achat de cette paire de bottines « Vera Pello » qu’il reluque depuis longtemps, avant de retrouver son ami Victor… les Viennois sont intéressés par son piano oriental. Abdallah, qui ne voit la vie que sous un jour musical depuis que son oncle Khalil lui a appris à jouer, est en effet parvenu à contourner le problème du quart de ton qui empêchait jusque là de jouer de la musique orientale au piano.
« S’il existait un métronome pour le cœur des hommes, il aurait indiqué qu’Abdallah était tout allegro, avec de soudaines pointes presto. »
La suite de l’album est organisé sur le mode d’un montage alterné, matérialisé par deux couleurs de fond différentes. L’auteure mêle ainsi les anecdotes et le passé familial à son propre parcours. Le passé est aussi l’occasion de quelques portraits, dont celui de l’ami Victor qui officie dans la boutique familiale, les établissements Challita, « le chef-lieu de la lingerie fine ». L’analyse de son propre parcours se concentre sur son rapport à la langue, puisqu’en bonne « franji coucou » qu’elle était, elle a grandi et s’est construite dans les deux langues que sont le français et l’arabe.
« le français et l’arabe sont intiment liés en moi », « ils sont ma langue »
L’idée dans ce montage est donc de filer la métaphore avec ce piano « bilingue », héritage original de cette famille francophile.
Le scénario, original, émouvant et teinté d’humour, pose ainsi la question du lien entre l’identité et la langue, mais aussi celle des racines. Toutefois, la grande force de cet album réside dans la prodigieuse inventivité du dessin. Le choix du noir et blanc, qui est explicité au cœur du récit, donne un relief tout particulier à ce qui tient à mon sens de la recherche graphique. Cette quête, qui exploite les marges et les images, qui bouleverse l’espace et la disposition des mots, font de ce « Piano oriental », un album incroyablement poétique.
Lecture effectuée dans le cadre de , hébergée cette semaine chez Mo’ du blog le Bar à Bd
J’ai beaucoup aimé cet album, très harmonieux. Et puis je trouve qu’il porte vraiment son titre car outre la question de la musique, de ce piano si fascinant, il y a là une musicalité incroyable dans le récit
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D’accord avec vous à tout point de vue !
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Oui, une problématique qui m’a parlé avec de superbes illustrations. ♥
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Comme une parenthèse enchantée pour moi…
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ça a l’air sympathique mais je ne suis pas sûre d’apprécier les dessins. A voir quoi 😀
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Feuillette le en effet. C’est très inventif !
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Je suis complètement passée à côté… 😦
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Je peux le comprendre, c’est un univers particulier.
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Qu’est-ce que j’ai aimé cette BD, les dessins et la thématique de la langue parlée, langue maternelle! Et curieusement la plupart des gens à qui je l’ai passée n’ont pas accroché alors que pour moi c’était un vrai coup de coeur (alors je suis toujours heureuse de voir que d’autres ont aimé 😉
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Bien en phase avec toi. Un pur ravissement pour moi !
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Les dessins me plaisent, j’aimerais bien découvrir. Bon mercredi.
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J’espère que ton chemin le croisera.
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Comme Noukette, je l’ai abandonné en route. Sans doute trop poétique pour moi…
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Oui, ce genre d’album, très marqué, ça passe ou ça casse.
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Le dessin m’attire particulièrement!
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Alors n’hésite pas, c’est juste un régal !
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