Cinéma français

« Cézanne et moi », Danièle Thompson, 2016


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J’ai un goût assez prononcé pour les biopics et les films d’époque et lorsque la distribution comprend à la fois Guillaume Gallienne et Guillaume Canet, je ne résiste évidemment pas !

Danièle Thompson, que l’on connaît surtout pour ses comédies, s’essaie ici à un genre plus sérieux et n’échappe pas toujours à un léger didactisme. Il s’agit pour elle de s’intéresser à la brouille qui mit fin à la longue amitié de deux monstres sacrés du monde artistique, Emile Zola et Paul Cézanne.

Ces deux-là se connaissent depuis l’enfance, ils ont même fait les 400 coups ensemble malgré leurs différences. D’origine italienne, Emile peine à se faire accepter auprès de ses camarades, tandis que Paul jouit d’une certaine popularité.

Jeunes adultes, c’est ensemble encore qu’ils tentent leur chance à Paris. Chacun cherche sa voie, se confronte à ses doutes et ses peines, accepte ou non certaines concessions. Le jeune peintre se sent rapidement en échec, alors que son ami est sur la voie du succès. La roue tourne finalement et leurs situations s’inversent, à la manière des « Jeannot et Colin » de Voltaire. Zola, qui n’avait rien au temps de l’enfance, prend sa revanche sur la vie et inconsciemment sur celui qui avait tout, puisqu’il épouse même Alexandrine, qui fut jadis la compagne de Cézanne. Ce n’est pourtant pas l’envie, la jalousie qui les oppose, mais la publication de « L’œuvre », opus des Rougon-Macquart dans lequel Cézanne croit se reconnaître. Il vit cette parution comme la plus haute trahison et considère désormais son auteur comme un voleur, un voyeur et un violeur.

« Tu renies tout avec ce livre Emile ! »

La narration, fort classique, est ainsi émaillée de nombreux flash back qui sont autant de va et vient dans le temps et dans l’espace. Sur un mode impressionniste, la réaliste reconstitue le puzzle de cette querelle par petites touches et nous offre aussi un panorama de la vie artistique parisienne entre 1852 et 1899. Renoir, Pissarro, Maupassant participe ainsi de la toile de fond, soutenue brillamment par la photo de Jean-Marie Dranjou. Il faut préciser que les décors de Michèle Abbé-Vagnier et les costumes de Catherine Letterier et Karen Muller Serreau sont particulièrement réussis. Ce film est aussi l’occasion d’une belle réflexion sur la création artistique et les sacrifices qu’elle peut parfois exiger.

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Le duo d’acteurs est évidemment efficace, même si on pourrait reprocher à Guillaume Gallienne de sur-jouer un peu par moments.

 

 

10 réflexions au sujet de “« Cézanne et moi », Danièle Thompson, 2016”

  1. Gallienne m’a passionné avec « Les garçons et guillaume à table », puis ces choix cinématographiques n’ont peut-être pas été les bons, hormis « YSL »… « Cézanne et Moi » ne m’attire pas, un film qui n’est pas dans ma liste. Merci pour tes avis qui sont toujours très bien étayés. Bonne journée Sab’.

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  2. Je n’ai pas accroché quand j’ai vu ce film… J’ai tout trouvé très stéréotypé, et les acteurs qui surjouaient m’ont horripilée… je passe mon tour- mais t’embrasse au passage!

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  3. Un duo efficace pour faire des entrées dis donc !! Ce film m’intrigue depuis sa sortie, les deux hommes m’interesse et il faudrait que je regarde s’il est dispo dans ma bibliothèque de village.

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