D’origine coréenne, Ounie Lecomte s’inspire de sa propre adoption pour nous offrir un premier long métrage sur cette question de l’abandon.
Alors qu’elle attend son second enfant, Elisa trentenaire, née sous X, entreprend des recherches pour retrouver sa mère biologique. Cette dernière refuse cependant que son identité lui soit révélée.
Elisa aurait pu s’en tenir là mais son besoin impérieux de savoir l’emporte. Il lui faut mettre un nom et un visage sur le mot « mère », il lui faut comprendre le pourquoi. Elle s’obstine et s’installe donc à Dunkerque, sa ville natale, avec Noé, son fils de dix ans. Kinésithérapeute, elle y effectue un remplacement le temps de gérer cette quête identitaire douloureuse et de redonner un peu de sens à sa vie.
Parallèlement, Annette, humble et craintive, quelque peu accablée par la vie et par une famille pesante et castratrice, travaille comme agent de service dans une cantine où elle côtoie Noé au quotidien.
Le hasard fera le reste…
Si le scénario cède parfois à la facilité, ce film intimiste porte un regard empathique sur le quotidien des gens modestes qui lui confère une dimension sociale incontestable. Il accorde également une grande place au corps. La photographie élégante de caroline Champelier, notamment par les gros plans sur les mains et les corps, donne au récit un côté tactile étonnant et particulièrement touchant. J’ai beaucoup aimé cette idée d’une rencontre mère-fille qui passe d’abord par ce peau-à-peau, cette intimité des corps inconsciente des identités. La rencontre est d’autant plus forte qu’elle est incarnée par un duo d’exception. Céline Sallette jour parfaitement sur la palette des émotions, entre espoir, obstination, colère et désespoir. Son jeu, naturel, donne beaucoup de crédibilité au personnage d’Elisa. Anne Benoit, quant à elle, dote Annette d’une humanité saisissante. A travers ses regards, ses gestes, les contradictions et les ambiguïtés de cette mère font sens.
J’aime beaucoup la « lecture » que tu fais de ce film…que j’ai aimé, avec quelques réserves.
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Ce titre est sublime…
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