Epigraphe de Patti Smith « La vie est une aventure que nous créons nous même, traversée par le destin et par une série d’accidents »
Il est des moments dans la vie où l’on fait ce qu’on peut, avec les moyens du bord et les réactions du moment. Exister n’est pas si simple, il faut se construire, lentement, colmater les brèches, replâtrer les cœurs fissurés et composer avec des aléas sur lesquels on a peu de prise. C’est précisément le propos de ces deux albums.
Ce diptyque assez touchant s’intéresse au sort de Julie, une jeune femme belle et sensuelle, mais surtout connue pour son tempérament de feu. Elle est en prison depuis 3 ans et souffre de ne voir son fils Mathias que deux fois par semaine au parloir. L’histoire de Julie, c’est celle d’un schéma familial qui se répète…
Inculpée de meurtre, elle tente de plaider sa cause. Son procès est l’occasion de nombreuses analepses, comme s’il s’agissait de tirer elle aussi un bilan de son existence courte mais dense.
« Voilà. J’ai fait l’étalage de ma vie et ce sont une dizaine d’hommes et de femmes qui vont en tirer le bilan. Qu’ils me croient ou non, je sais que je ne suis pas coupable de crime. Mais coupable de haine. »
A travers ce personnage très racé et incroyablement authentique, le scénario nous plonge dans une de ces enfances brisées qui vous façonnent un être à coups de serpe. Julie a grandi sans avoir de place véritable, entre une mère oublieuse, obsédée par les tâches ménagères, les eaux noires de la Sambre et les hauts fourneaux. Les terrils étaient son terrain de jeu, qu’elle partageait avec d’autres gosses en déroute. Heureusement il y avait Théo, le premier amour et cet étrange talisman aborigène.
Mais la féminité vaguement sauvage de Julie, et sa détermination à devenir quelqu’un, collent mal avec le contexte de Charleroi et la misère humaine qu’elle côtoie…
Tandis qu’elle ressasse ses souvenirs et qu’elle attend le verdict, elle nourrit le rêve de découvrir les grands espaces australiens avec Mathias.
Le scénario de Denis Lapière tient bien la route et accorde une belle place à la psychologie des personnages. On pourrait le trouver un tantinet trop bavard, mais il a le mérite de tenir un propos d’une grande humanité. Le dessin d’Olivier Grenson est à la hauteur de cette sensibilité. Son sens du détail donne beaucoup d’épaisseur à la toile de fond et il excelle dans l’art des visages. Son trait magnifie on ne peut plus Julie et traduit toute sa complexité.
Cette BD me tente bien. Merci pour la découverte =)
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Tout le plaisir est pour moi.
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Je la découvre avec toi. Je n’en ferai pas une priorité mais si je tombe dessus, je me lance !
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Le personnage et son histoire accroche bien son lecteur!
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