BD

« Lydie » de Zidrou et Lafebre, Dargaud, 2012


Lydie - one-shot

J’ouvre cette nouvelle année BD de belle manière avec un album signé de Zidrou et Lafèbre, un récit émouvant et charmant qui figurera sans nul doute dans mon palmarès.

Le scénario nous immerge dans un espace assez restreint, l’impasse du Baron Van Dick plus connue sous le nom d’Impasse du Bébé à Moustaches en raison d’une imposante pancarte publicitaire pour le savon Pouillon revisitée par un plaisantin anonyme. Sans être précisée, l’époque se situe au début du XX° je pense, ce qui confère à l’histoire un charme désuet très agréable.
L’autre originalité de l’intrigue réside dans le choix de la narratrice, une statuette en hêtre agrémentée de tissu et de peinture, nichée sur la façade du numéro 3 bis. Avec ses airs de Madone à l’enfant perdu elle retrace la vie de l’impasse et de ses habitants, l’imprimeur Victor Lefort, le docteur Fabian alias Fabule, la famille Tirion. Le lecteur se plait à découvrir le quotidien de ce quartier haut en couleurs, l’ambiance du café Lefort tenu par Théophile et les discussions parfois âpres de ses habitués, des gens simples qui ne mesurent pas toujours le degré de bêtise ou de méchanceté de leurs propos.
Le récit s’ouvre sur l’accouchement douloureux de Camille, une fille mère simple d’esprit, et sur la perte de cet enfant.

« L’enfant né du péché mourra dans le péché ! »

Aussitôt les mauvaises se délient sur le zinc. La Malisse ne mâche pas ses mots et la pauvre Camille en prend pour son grade alors qu’elle vient de perdre sa petite Lydie.

« C’est incroyable la quantité de larmes qu’il peut y avoir dans une seule personne. »

« La place d’un bébé, c’est contre le cœur de sa maman, pas au paradis. »

D’abord inconsolable, la jeune femme imagine que son enfant lui est rendu et se comporte comme une mère. Passée la première surprise les habitants de l’impasse jouent le jeu sans faillir et la confortent au fil des années dans son besoin de maternité. Zidrou nous propose ainsi une belle histoire de tendresse, de générosité et de solidarité. Les couleurs, d’abord sombres et à la mesure de l’événement, s’égaient et révèlent le bonheur de Camille.

J’ai beaucoup aimé l’amour qui émane de ce scénario et l’attachement qui nous lie rapidement aux personnages, ainsi que l’atmosphère de l’impasse, parfaitement traduite par le graphisme. Sans être larmoyant, l’album est touchant au possible et empreint d’une très belle humanité.

lydie2

Lecture effectuée dans le cadre de la-bd-de-la-semaine hébergée cette semaine chez Moka du blog Au milieu des livres

24 réflexions au sujet de “« Lydie » de Zidrou et Lafebre, Dargaud, 2012”

  1. Un album que j’ai noté il y a longtemps mais la couverture n’était pas la même il me semble… J’ai encore le goüt de le lire. Il faudrait bien que je découvre Zidrou un jour !

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  2. Je dois être le seul à ne pas avoir accroché. Je n’y ai pas cru une seconde, tout m’a paru faux dans ce scénario et ça a évidemment ruiné ma lecture.

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  3. J’avais fondu aussi en le lisant. Je trouve ça beau, une vision un peu optimiste d’un monde qui n’a plus rien pour l’être. Bref, très beau souvenir de lecture

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