Côté plume

Atelier de Leil (73) : Isolement


Me voilà de retour cette semaine à l’atelier d’écriture de Leiloona du blog Bricabook.

Au menu de cette semaine, un cliché évanescent de Marion Pluss, qui aurait pu inviter à la légèreté, mais qui a pris un tout autre sens pour moi ce week-end.

leil73

Isolement

Engourdie par la fièvre, elle confond le rythme des secondes qui s’écoulent avec le mouvement incessant des pales du ventilateur. Cette étrange danse la plonge dans un état hypnotique. Elle oublie ses muscles douloureux. Ses articulations …Elle occulte le goutte à goutte de la perfusion, s’efforce en vain de s’imaginer dans un ailleurs douillet.
Mais le silence de ces murs austères la plombe. Elle suffoque dans cette pièce hermétique et rêve qu’un vent furieux s’engouffre à travers les fenêtres closes, qu’il dégonde la porte.
En quarantaine pour une durée indéterminée, il lui semble que ses élans de liberté se cognent et se fracassent contre les parois. L’enfermement l’infantilise. La dépossède d’elle même, l’émiette. Condamnée à l’inaction, il lui semble qu’elle n’est plus qu’une ombre, un vague cliché radiographique. L’effrayante pesanteur de son existence soudainement fantomatique achève de lui couper le souffle. La moindre de ses expirations se transmue en un flot de larmes muettes.

12 réflexions au sujet de “Atelier de Leil (73) : Isolement”

  1. Excellente idée que l’enfermement comme thème pour cette photo.
    « Condamnée à l’inaction, il lui semble qu’elle n’est plus qu’une ombre, un vague cliché radiographique »… superbe phrase.
    Bravo !

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  2. Je n’avais pas vu cette photo sous cet angle là. Les joies de cet atelier 🙂
    J’aime beaucoup la description de ce corps enfermé, j’ai parfaitement ressenti cet étouffement, j’ai eu envie de la libérer. Bravo

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  3. Just beautiful …

    L’urgence, le corps meurtri, prisonnier … Des thèmes qui me parlent. Bravo ma belle … même si bon, écrit sur des souvenirs peu joyeux. (mais c’est derrière toi, le principal.)

    T’embrasse …

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  4. Etre emprisonnée dans son propre corps et en avoir conscience ! Un texte fort et sa lecture a fait surgir en moi beaucoup d’images oppressantes, étouffantes même. Les paroles de Michel Berger dans sa chanson Diégo me sont revenues aussi « Derrière des barreaux… Diégo libre dans sa tête ». Dur, dur ton texte…mais superbe !

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