Cinéma étranger, Films cultes

« Le voleur de bicyclette », De Sica, 1949


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Nous finirons la semaine avec un film culte sorti en 1949, « Le voleur de bicyclette » de Vittorio De Sica.
En ces temps d’après-guerre, le réalisateur s’intéresse à la situation de l’Italie contemporaine à travers les déboires d’Antonio Ricci et de sa famille. Avec le plus grand réalisme il évoque le chômage, la pénurie, la très lente reconstruction de sa patrie meurtrie par la guerre.
Lorsque nous rencontrons Antonio Ricci il est presqu’heureux. A force de patienter dans les files des bureaux de placement, il se voit enfin confier un emploi de colleur d’affiches à la condition expresse de posséder une bicyclette. La sienne est au Mont de Piété, mais la situation vaut bien un petit mensonge. Il verra après !
Son épouse Maria exulte de joie, leur fils Bruno aussi. Reste à troquer les draps contre le vélo.
Dès le lendemain Antonio s’applique et admire tant Rita Hayworth sur sa première affiche, qu’il ne comprend que trop tard qu’on lui a dérobé sa bicyclette.
Talonné par son fils, il se lance alors dans une épopée aussi impossible que tragique. Ses déambulations sont l’occasion d’une galerie de portraits et d’une autopsie de cette Italie où la police peine à s’investir. Les lieux se succèdent à un rythme trépidant, les scènes parfois cocasses aussi. De Sica joue tout autant avec les émotions qu’avec un comique profondément italien dont je ne me lasse pas. On prie la Madone mais on se perd aussi dans une maison close, on visite une voyante, on hante les faubourgs et les marchés de pièces détachées, en vain. Tout le monde s’en mêle au risque d’une surenchère inutile. L’absurdité de la situation n’en est que plus criante.
Les décors et la photographie d’Antonio Traverso et Carlo Montuari posent une toile de fond fidèle à l’esprit et à la pauvreté de l’époque. Le tempo du scénario, la vivacité des dialogues, les mouvements de foule soulignent l’intensité dramatique et la montée du tragique. L’épilogue nous rappelle en outre un certain Victor Hugo.
Rien à reprocher au casting non plus : Lamberto Maggiorni et Lianella Carell remplissent le contrat, tandis que je fonds littéralement pour le jeune Enzo Staiola, alias Bruno.
A noter dans ce film la présence de Sergio Leone comme 1er assistant réalisateur.

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