« Salam toubib, Chronique d’un médecin appelé en Algérie, 1959-61 »
Il est quelquefois des pans du passé que l’on occulte, que l’on enfouit dans un coin de sa mémoire pour en oublier la douleur. Lorsqu’elle s’apprête à rejoindre son père à la gare d’Austerlitz, Pauline n’imagine pas une seconde que cet être austère et presque insipide a pu connaître un ailleurs, d’autres cultures et se mesurer aux horreurs de la guerre…
En ce mois avril 1984, comme les autres élèves de terminale du lycée Fénelon, peste contre la dissertation de philo et le séjour familial à Onzain qui vont lui gâcher son week-end. La perspective d’un trajet de deux heures en compagnie de son père peu causant achève de lui miner le moral. L’ennui est assurément au rendez-vous. Un incident vient cependant déjouer ses pronostics. Son père contre une tentative d’agression dans le hall de la gare d’une simple prise de close-combat. La voici qui décline l’image du père-héros et qui s’interroge sur cette maîtrise des arts martiaux, reste d’une formation militaire en Algérie.
Gilles se fait un peu prier, mais accepte de raconter son départ en 58, son refus de repousser son sursis alors qu’il finissait son externat à l’hôpital St Antoine et son désir de comprendre de quoi il retourne dans ces colonies. Pour son entourage il était alors difficile de comprendre comment on pouvait laisser tomber sa thèse pour rejoindre « la pétaudière algérienne ».
Le récit, organisé en actes, porte alors un regard incisif et critique sur le monde militaire, cette hiérarchie parfois imbécile, cette discipline plus ou moins supportable. Le scénario retrace aussi tout un contexte : De Gaulle président du Conseil, les 4 généraux, les attentats du FLN… Sans concession, Claire Dallanges redonne vie aux débats qui faisaient rage autour de la question du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ainsi qu’aux préjugés raciaux.
La description en actions du quotidien de ce médecin est par ailleurs l’occasion de peindre cette société coloniale dans tous ses états et d’éclairer le lecteur sur cette période peu reluisante de l’histoire de France.
Malgré les désillusions et les horreurs, cette expérience prend pour Gilles des allures de parcours initiatique qui ne laisse ni sa fille, ni le lecteur indifférent. On assiste ainsi à un beau moment de transmission.
Le dessin de Marc Védrines est à la mesure de cet humanisme, même si on peut regretter le choix des couleurs et la domination des ocres. Le trait est dynamique et le graphisme emprunte beaucoup au cinéma, ce qui contribue à l’intensité dramatique du récit.
Lecture effectuée dans le cadre de hébergée cette semaine chez Noukette
Pas particulièrement emballée par le dessin mais le reste à tout pour me plaire !
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Le dessin, sans être exceptionnel, passe bien à mon avis.
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même avis que Noukette, du coup je verrai à l’occasion si je croise cet album 🙂
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Le graphisme est plus varié et plus fin qu’il n’y parait dans ces quelques planches.
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je suis aussi intriguée par l’histoire !
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C’est le genre d’album dont on retire forcément quelque chose .
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Intéressée par le sujet (moins par le dessin aussi) je regarde si l’album est présent dans ma médiathèque !
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Cela peut être une bonne alternative .
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Le dessin me plait (contrairement à d’autres^^) et l’histoire aussi, donc je dis banco !
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J’ai aimé le dessin aussi !
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Le graphisme me semblait bien trop sage pour parvenir à faire ressentir de telles émotions. Ton avis me fait revoir ma copie sur l’idée que je me faisais de l’album
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Pas s sage que cela au fil des pages.
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