J’inaugure aujourd’hui une nouvelle rubrique consacrée aux films cultes, ces longs-métrages qui ont marqué l’histoire du cinéma et que d’aucuns pourraient qualifier de « classiques ». Je laisse à chacun le soin de définir ses critères ou d’épiloguer. Le propos est simplement pour moi de me replonger dans l’histoire du septième art avec des réalisateurs comme Ophuls par exemple.
J’ouvre cette rubrique avec « La vie est belle » offert au public en 1998 par Roberto Begnini, une œuvre qui n’a pas fait l’unanimité auprès des critiques. Je répare ainsi un oubli, puisque je ne l’avais jamais visionné, « shame on me ! ».
Ainsi que le signifie une voix off à l’ouverture de la narration, c’est « une histoire simple et pourtant pas facile à raconter », puisque Begnini s’intéresse à son tour à la Seconde guerre mondiale et à la question juive. A ceux que ce sujet pourrait décourager, je dirais qu’il ne s’agit pas d’un énième long métrage sur cette période sombre, mais plutôt d’un renouvellement de son traitement. Roberto Begnini renoue en effet avec certains grands ressorts qui ont fait l’âge d’or du cinéma italien et il revisite le grand burlesque.
Le récit est centré autour d’un certain Guido, fantasque, bavard, parfois beau parleur et surtout maladroit-né. A l’aube de cette année 1939, il se rend à Arezzo, une petite bourgade italienne. En attendant de pouvoir réaliser son rêve, ouvrir une librairie, il travaillera comme maître d’hôtel chez son oncle. Begnini tisse alors deux thématiques. La première est politique puisque les désirs de Guido se voient confrontés à la lourdeur bureaucratique du régime fasciste. La seconde apporte une touche de tendresse à l’intrigue puisque notre clown rencontre Dora, une jolie institutrice promise à l’un de ces bureaucrates mussoliniens. Sa maladresse et son incroyable audace, qui auraient pu la faire fuir, la séduisent, sans doute parce qu’elles la divertissent d’un conformisme familial et social pesant. Cette rencontre, qui tient du coup de foudre, est l’occasion de quelques scènes d’anthologie incroyablement désopilantes.
Quelques années plus tard, la guerre et les lois raciales viennent porter un coup à ce bonheur que Guido cherche à préserver coûte que coûte. Dans un ultime numéro, il s’évertue à transformer le camp de concentration en un vaste terrain de jeu afin de dédramatiser la situation et de préserver leur fils Giosué. Et qu’elle est belle cette confiance de l’enfant en son père !
Non seulement Begnini co-signe avec Vincenzo Cerami un scénario séduisant aux allures de fable, mais il interprète aussi brillamment le rôle de Guido. Jouant de toute la palette des émotions, il incarne ce clown triste avec beaucoup de conviction et d’énergie, face à une Nicolleta Braschi (Dora) dont la sobriété assure un certain équilibre. La seconde moitié du film doit aussi beaucoup à la prestation naturelle et touchante du jeune Giorgio Cantarini alias Giosué.
Du grand cinéma italien donc !
Qu’est ce que j’ai pleuré avec ce film !!
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C’est vrai, mais j’ai aussi pleuré de rire durant certaines scènes.
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