Ce quatrième opus est davantage centré sur Isa que nous retrouvons Isa entre Juda et Abomey où le roi Kpengla l’attend. La saison de Zo-ouénou, soit le temps du feu, rend le périple difficile. Isa cherche à faire la part des choses entre les conseils d’Olivier de Montaguère et ceux d’Aouan, un esclave qui lui veut du bien.
Mary, restée à Juda, sera aux prises avec un John qui perd l’esprit tandis qu’Hoel est toujours dans un état critique.
La guerre est définitivement ouverte entre Isa et Viaroux qui cherche à sauver sa peau.
La jeune femme a bien compris qu’il s’agit de mettre Kpengla dans la poche, dût-elle pour ce faire se montrer particulièrement flatteuse ou improviser un ball trap. Elle n’en abandonne pas pour autant ses tenues d’homme, ni son franc parler quand cela s’avère nécessaire. C’est l’heure grave des comptes et chacun fait le point sur des gains et ses pertes.
Ce séjour est l’occasion de rencontres et de portraits contrastés, entre le blanc captif Pierre Jasmin, un tantinet libidineux et Alihosi, une belle et dévouée esclave, cadeau du roi.
« L’heure du serpent », ou la Z an-gna-gna, comporte nombre de péripéties et son lot de violences, mais c’est aussi un moment de gloire pour notre héroïne, toujours aussi déterminée, téméraire et intelligente.
L’intensité dramatique est à son comble, les dialogues toujours aussi savoureux. Le dessin est au service du propos et nous offre une vision assez noire de ces comptoirs. Bourgeon exploite savamment la technique de l’insert et du champ-contrechamp pour donner à son récit dynamisme et profondeur.