C’est sur son propre territoire qu’on retrouve Lilet, notre petite fourmi rouge qui ne s’en laisse jamais conter. Elle s’amuse dans un champ de cannes avec ses amies lorsqu’un grand bruit interrompt leurs jeux. Cela semble venir de chez Anti. D’un seul pas, elles accourent donc et ne peuvent que constater les dégâts. Un incendie ravage la demeure du marchand de bouteilles et les cannes environnantes.
« Zot panike, ena plore, ena kriye. »
Ayo !!! Que faire ? Où se cacher ? Comment empêcher que les flammes ne gagnent le banyan après les champs et menace la vie de centaines de petites fourmis ? Et si Gaspard, le chien jaune, avait une idée ?!
L’album est particulièrement réussi. Les personnages gagnent en épaisseur et commencent à prendre leurs aises, comme s’ils vivaient de leurs propres pas, toujours plus attachants. Le scénario est encore plus abouti, mêlant tension dramatique, humour et poésie pour nous livrer une jolie leçon de vie. Elle est belle cette camaraderie, cette solidarité entre les fourmis et le gros chien alors que tout pourrait les opposer !
Les illustrations d’Evan Sohun ne sont pas en reste : palette de couleurs gaies qui renchérissent parfaitement les différentes tonalités du texte et son rythme, traits qui accroissent le capital sympathie des personnages, décors enchanteurs.
Ajoutons à cela que l’édition bilingue permet chaque fois de savourer le créole et son sens des images.
Bravo à tous les deux !