Si vous aimez les belles histoires ou si vous avez envie de légèreté, cet album franchement sombre n’est pas vous.
Dans un scénario serré et fort bien ficelé Matthias Lehmann abord en effet des questions âpres qui laissent un goût un peu amer. Le récit se présente comme un huis clos chez les D’octeville, une famille aisée de Coulommiers sous le mandat de Valéry Giscard d’Estaing
Constance grandit entre une grand-mère acariâtre, violente et psychotique, et un grand père alcoolique et passif, persuadée qu’elle est orpheline. Espiègle, éprise de liberté, elle passe le plus clair de son temps enfermée dans cette vaste demeure à la façade aussi lézardée que cette famille. La maltraitance quotidienne qu’elle subit, entre le grenier, les robes ridicules, le martinet et autres sévices, n’entame pas toujours sa bonne humeur et sa foi en l’enfance. Ses rêves, ses espoirs, ses fantasmes se mêlent à cette difficile réalité.
Je n’en dirai pas plus pour ne pas déflorer l’histoire outre mesure.
Les personnages sont particulièrement bien campés. L’auteur parvient à les doter d’une épaisseur psychologique rare en BD. L’atmosphère délétère qui règne dans cette maison de maître est étouffante à souhait et parfaitement crédible. Les rebondissements sont bien amenés et il faut bien admettre que le scénario sait jouer avec nos nerfs.
Le trait du graphisme, assez particulier, flirte avec une curieuse fausse simplicité, comme s’il s’agissait de simuler des dessins d’enfant lors d’une séance chez le psychologue. Le choix du noir et blanc colle évidemment à la noirceur de la situation. Ce noir est à la hauteur de l’obscurité du grenier, de l’obscurantisme de la grand-mère, de l’aveuglement de l’époux…Mais le dessin déborde du cadre des vignettes et s’offre aussi des espaces de liberté sauvage à l’instar de Constance qui s’affranchit des règles et des lieux dès qu’elle peut, même lorsqu’elle dévore « Les Souffrances du jeune Werther ».
Lecture effectuée dans le cadre de hébergée cette semaine chez Stéphie du blog Mille et une frasques
Ca semble un peu étouffant non ?
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Disons que la thématique l’exige , mais l’album présente aussi d’autres aspects. mais ce n’est pas une lecture facile.
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Cet album m’avait fascinée. J’ai adoré m’en remettre aux mains de l’auteur et me laisser porter de stupéfaction en stupéfaction dans cet album. A lire ! 🙂
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C’est exactement cela !
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A chaque chronique, je me dis qu’il faut que je l’achète…
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C’est une sacrée BD !
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Le graphisme, l’histoire… tout me fait flipper dans cet album ! A voir si je sauterais le pas ou non…
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Ce serait dommage que tu ne le sautes pas, je t’assure!
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Inoubliable
Sacrée BD…
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En effet! J’en ai parfois le souffle coupé!
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Celle-ci, il me la faut !
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J’en suis bien convaincue!
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