L’institut Français de Maurice a donné, fin mars, carte blanche au plasticien d’origine camerounaise, Barthélémy Toguo. Ce fut pour moi l’occasionde dé couvrir cet artiste « sans frontière », initialement formé à l’Ecole des Beaux Arts d’Abidjan, puis à l’Ecole supérieure d’arts de Grenoble et en Allemagne.
Globe-trotter et citoyen du monde, il exerce ses talents dans des domaines aussi différents que la photographie, la video, les installations et les performances qui lui permettent de conjuguer son intérêt pour les mythes et son travail sur la mémoire et sur le passé.
L’exposition visible jusqu’au 9 avril (me semble-t-il) s’intitule « Sueur de cannes » et s’intéresse à l’esclavage, comme un devoir de mémoire. Les murs sont parés de visages verts comme les plantations, rouges comme le sang versé tandis qu’un’installation mêle maquettes de bateaux négriers, sable mauricien et tiges de cannes.
Les visages sont si saisissants de souffrance, mais aussi parfois d’incompréhension face à tant d’inhumanité, qu’il nous semble entendre ces textes (apposés par des étudiants Mauriciens) rententir comme autant de cris.
C’est court, puisque l’expo tient dans une petite salle, mais terriblement efficace.
A noter, pour les parisiens, que Barthélémy Toguo exposera à Beaubourg en octobre prochain.