BD

Alvin, T2 « Le Bal des Monstres », Renaud Dillies et Régis Hautière, Dargaud 2016


 

 

Séduite tant par le travail des auteurs que par les personnages dans le tome 1, je n’avais de cesse de découvrir la suite de leur road movie.

Gaston, notre ours un peu rustre et bourru, n’a pas encore trouvé à qui confier Alvin, ce gosse rebelle qui pose dix questions à la minute et qui trouve toujours quelque chose à redire. C’est à peine s’il reprend sa respiration entre deux répliques ! Gaston aurait de quoi regretter cette promesse à Purity de prendre soin de son fils. La route jusqu’à Crapeville, la terre natale de Purity, risque de lui paraître bien longue.

« Mieux vaut mauvaise route que mauvais compagnons ».

Il n’est toutefois pas au bout de ses surprises. Le duo est devenu trio depuis que Jimmy, l’animal bizarre qui s’est accaparé le chapeau hérité d’Abélard, s’est joint à eux. Alvin rechigne à marcher et les chemins ne sont pas toujours sûrs. Le pire survient lorsqu’il lui faut affronter les questionnements métaphysiques enfantins du style « Comment s’est possible de perdre le goût de la vie ? ça a pas de goût, la vie. » où moment où des brigands armés font irruption et où il faut trouver un stratagème pour vider ses poches tout en ayant les mains en l’air. Quant à Crapeville, cette bourgade sudiste situé quelque part entre Enfer et Paradis,  et aux bayous environnants, ils  ne sont guère hospitaliers, surtout pour les individus affublés d’un bec.

Le diptyque aborde alors bien des questions de société comme l’égalité des sexes, le  racisme, le délit de faciès ou le fanatisme et prend des allures d’apologue. Le scénario court même un temps le risque d’un didactisme trop appuyé rapidement contrebalancé par une fraîche tendresse. Nous ne pouvons que remercier Régis Hautière de nous offrir un album susceptible d’aider notre progéniture à mieux comprendre ces fléaux qui hantent le monde au quotidien avec ce scénario fort bien orchestré. Quant au dessin de Dillies, il assure parfaitement sa mission de séduction. Loin de se contenter d’illustrer, il confère au scénario son sens plein notamment parce qu’il apporte une incroyable humanité à l’anthropomorphisme imaginé par Hautière. La Fontaine pourrait regretter de ne pas l’avoir connu !

AlvinB

Voilà donc un diptyque à consommer sans modération aucune!

 

Lecture effectuée dans le cadre de la-bd-de-la-semaine hébergée cette semaine chez Noukette

19 réflexions au sujet de “Alvin, T2 « Le Bal des Monstres », Renaud Dillies et Régis Hautière, Dargaud 2016”

  1. Renaud Dillies crée réellement des ambiances uniques. Très agréables et « Alvin » ne déroge pas à la règle. Très beau diptyque effectivement

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