Avec ce film, le réalisateur Marocain Ismaël Ferroukhi évoque un pan de l’histoire souvent occulté, la résistance des immigrés algériens durant la seconde guerre mondiale.
Présenté en sélection officielle à Cannes en 2011, le long métrage nous propose ainsi de suivre le parcours de Younès, un jeune Algérien qui vit d’expédients et du marché noir.
Comme beaucoup de ses compatriotes, Younès a cru en l’Eldorado mais il doit faire face aux réalités difficiles de l’immigration dans un pays en guerre. Refusant de travailler à l’usine comme son cousin Ali, rejetant toute implication sociale et tout engagement, il aspire juste à mener sa barque et à envoyer un peu d’argent au bled. Cette guerre, ce n’est pas la leur !
Mais le cours de son destin se trouve bouleversé lorsqu’il se voit contraint, après une arrestation policière, de fréquenter la Grande Mosquée de Paris à des fins d’espionnage. Les autorités soupçonnent en effet le recteur Kaddour Ben Ghabrit de protéger des Juifs. D’abord indifférent, Younès se laisse finalement gagner par un certain humanisme, sans doute sous l’influence de la belle Leila et de son amitié difficile avec Salim, un chanteur Juif.
Ce film construit à partir de différents témoignages et tourné avec très peu de moyens, conserve dans sa forme un certain académisme, mais il est soutenu par la remarquable prestation des acteurs. On retrouve avec plaisir le rand Michael Lonsdale, quant à Tahar Rahim, est tout simplement prodigieux et tout en nuances. Il capte son public d’un seul regard et l’embarque dans son cheminement lent et profond sans jamais le lâcher. La prestation de Mahmud Shalaby, alias Salim, est sublime aussi. Le décor, les costumes et la photo participent de la sobriété convaincante du film tandis que la musique nous emporte.
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