Si le voyage à Paris de Kafka et de son ami Max Brod est attesté, les péripéties que nous narre Xavier Mauméjean sont le fruit de seule imagination et de sa fantaisie, pour notre grand plaisir.
A la veille de ce voyage pour le moins épique, Kafka hante les bureaux de l’office des assurances ouvrières à Prague. Juriste, ce beau ténébreux, qui consacre ses journées aux recours et ses nuits à l’écriture, en impose, même s’il a la particularité de se fondre dans toutes les ambiances à la manière d’un étrange caméléon. Son ami Max, juriste et écrivain tout comme lui, végète aussi dans une administration. La vraie vie de ces marginaux est ailleurs !
« La démesure couvait en permanence au plus profond de Kafka et pouvait en jaillir à tout instant. »
Le financement de leur court séjour se trouve miraculeusement couvert par Ernst Rowohlt, leur éditeur, et son assistant, Kurt Wolff. A charge pour eux de rédiger un guide touristique à destination de la classe moyenne, un guide « Pour Rien ». Ils doivent également promettre de rendre visite à un certain Monsieur Kremp…
Leur arrivée à Paris le 8 septembre 1911 coïncide avec le vol de la Joconde et l’arrestation d’Apollinaire, autant dire que cette odyssée est d’emblée placée sous de curieux augures.
Leurs déambulations sont l’occasion pour l’auteur de nous conter les ordres et désordres des rues de la capitale. Les deux compères flânent, découvrent les plaisirs des cafés et tout un Paris underground et interlope où gravitent Apollinaire, Fernand, Léger, Modigliani ou encore Evatima Tardo. Chaque lieu est le théâtre d’une rencontre inattendue, d’anecdotes, de scènes improbables. Le récit, empreint d’humour et de fantaisie, fourmille de détails croustillants et instructifs comme le catalogue des prix d’amour de la maison close ou la description des séances du cinéma Pathé. Le rythme est alerte et la lecture vivifiante. Si le fameux guide ne parut jamais, Xavier Mauméjean nous offre, lui, une balade guidée des plus sympathiques.
je l’ai lu itou. Bien aimé le côté déjanté et à contre emploi de ce Kafka là.
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Tout à fait d’accord!
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