Arts, expos..., Petits bonheurs

« La cantatrice chauve » à la Huchette: que du bonheur!


Il faut croire que l’inconfort des fauteuils du théâtre de la Huchette ne me rebute pas puisque je m’y suis rendue une seconde fois en quinze jours. L’objectif était de faire découvrir le lieu et Ionesco à mes filles.

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Ionesco à la Huchette relève du mythe puisque « La cantatrice chauve » et « La Leçon » y sont jouées depuis de 60 ans, ce qui représente plus de 18000 représentations et plus de 2 millions de spectateurs. Il était grand temps que je découvre.

Rappelons que c’est en tentant d’apprendre l’anglais avec la méthode assimil que Ionesco eut l’idée de l’argument. L’enchainement des propos lui avait paru parfaitement absurde.

Le rideau s’ouvre sur un couple très anglais, les Smith. L’horloge sonne 4 coups pour indiquer qu’il est vingt et une heures. Le ton est donné. Embarqués dans un dialogue de sourds les Smith tiennent chacun un discours pour le moins surprenant alors qu’on sonne. Mary, une bonne qui s’avère espiègle, annonce l’arrivée des Martin, un couple d’amis qui ne nourrit pas de discussions plus cohérentes.

A travers ces cinq personnages et le capitaine des pompiers, le dramaturge cherche à dénoncer l’incapacité du langage à communiquer véritablement. Il se livre également à une autopsie vitriolée de la société contemporaine, aux prises avec la banalité et une certaine surdité.

La pièce est servie par la mise en scène initiée par Nicolas Bataille le 10 mai 1950 au théâtre des Noctambules lors de la création et reprise en février 57 à la Huchette. Le décor est très chouette. British à souhait et intimiste, il contraste parfaitement avec l’ambiance et souligne l’impossible communication qui règne entre ces individus. La petite taille de la salle de la Huchette sied d’ailleurs à merveille à Ionesco et à ses atmosphères presque étouffantes. Les acteurs (ils alternent d’une semaine à l’autre) m’ont totalement bluffée, notamment Valérie Jeannet et Didier Bailly. J’ai aimé leur jeu sobre et efficace, un peu pince-sans-rire.

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Je ne peux que vous conseiller ce détour !!!

2 réflexions au sujet de “« La cantatrice chauve » à la Huchette: que du bonheur!”

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