Mes premiers pas à Paris cette saison m’ont porté dans la Goutte d’Or, quartier bigarré s’il en est du XVIII°.
Outre les rencontres improbables, les boutiques hautes en couleurs et leurs objets insolites, la coopérative alimentaire, son jardin et ses fauteuils dépareillés « so cute », le quartier renferme aussi en son sein l’Institut des cultures de l’Islam.
Sis au 56 rue Stephenson, ce lieu aussi calme qu’accueillant, résolument conçu dans un esprit d’ouverture, est d’une grande richesse. Vous pouvez y apprendre l’arabe, le kabyle ou le wolof, y suivre des ateliers de pratiques artistiques (zéllige et mosaique, calligraphie…) mais vous pouvez aussi profiter d’un café sympa, du salon de thé conçu par le plasticien marocain Hassan Hajjaj ou du hammam (et de ses nombreux soins). Les conférences et autres rencontres avec des auteurs, des philosophes ou des cinéastes sont multiples. Le principe du ciné-goûter semble bien sympathique aussi.
J’ai pu y découvrir une exposition intitulée « Cherchez l’erreur » en prolongation jusqu’à aujourd’hui.
Son commissaire, Michket Kifra, avait réuni pour l’occasion des oeuvres de 6 femmes originaires d’Iran, d’Egypte, de Palestine, Jordanie et Algérie, toutes plus décapantes les unes que les autres. Ces 6 artistes talentueuses abordent toute à leur manière la thématique de la guerre avec laquelle elles sont obligées de conjuguer dans la banalité de leur quotidien. C’est justement l’effort pour maintenir la banbalité de ce quotidien qui devient une forme de résistance, typiquement féminine peut-être, face aux instincts destructeurs. Dans cette vie qui continue à tout prix, le conflit apparait comme une anomalie à l’image de cette grenade égarée au milieu d’une nature morte de l’iranienne Shadi Ghadirian.
Dans le même esprit, la jordanienne Tanya Habjouqa propose une série de photos intitulée Occupied Pleasures réalisée à Gaza entre 2011 et 2014. Son oeuvre, non dénuée d’un humour assez caustique, joue sur des effets de décalage qui en disent plus long que certains reportages.
Ce fut mon premier coup de coeur!!!!
J’ai particulièrement aimé aussi les autoportraits de Raeda Saadeh pour leur portée universelle.
Outre les conditions de vie imputables aux problèmes politiques de cette zone du monde, ces clichés sont hautement symbolique de la condition féminine à travers le monde et les différentes cultures.
J’ai goûté aussi le travail de Zoulikha Bouabdellah qui consiste à détourner les motifs ornementaux de l’architecture arabe et d’y insérer la forme stylisée d’un mirage.
Merci ! voilà un lieu que j’adorerais fréquenter, mais je suis un peu loin !
Bonne journée
J’aimeJ’aime
à l’occasion, sait-on jamais !
J’aimeJ’aime
Oh les wax!!!
J’aimeJ’aime