Adaptation BD du roman de Flaubert, Glénat, collection « Les incontournables de la littérature en BD », 2010
Une adaptation fidèle mais un album assez terne!
L’album s’ouvre sur la visite de Charles, un brave officier de santé sans envergure, à la ferme des Bertaux. Le père Rouault s’est fracturé la jambe. C’est Emma, une jeune femme sensuelle même lorsqu’elle se pique le doigt avec une aiguille ou qu’elle déguste un verre de liqueur, qui l’accueille. Charles est alors marié, par la volonté de sa mère, un tantinet castratrice, à Héloïse, une veuve « de santé fragile » mais dotée de « douze cents livres de rentes ».
D’emblée la thématique de l’argent, qui domine tout autant le scénario que les affres de la passion amoureuse, s’impose comme une motivation fondamentale et surtout comme un agent particulièrement mortifère.
Devenu veuf, Charles peut s’ouvrir à Emma qui doit à son éducation religieuse et à ses lectures romanesques, dont Paul et Virginie, un tempérament quelque peu cyclothymique qui se nourrit aussi de sa haine pour la campagne.
Leur union a d’abord pour cadre Tostes, puis Yonville, mais le lieu ne change rien à l’affaire: la campagne domine l’horizon, « la conversation de Charles (est) plate comme un trottoir »… Emma s’ennuie: sa vie s’escrime à ne pas ressembler à celle de ses héros. Bovarysme quand nous tient!!!! Ce ne sont pas les discours scientistes assommants du pharmacien Homais qui vont la divertir. Reste l’évasion dangereuse permise par les nouveautés de Lheureux.
Elle n’est hélas ni la première ni la dernière à se demander pourquoi elle s’est mariée. Les amants, Léon Dupuis, Rodolphe Boulanger, se succèdent en vain tandis que Charles reste désespérément un pauvre homme.
Rien ne la détourne de ses passions funestes, de son lent cheminement vers sa chute, ni les sourires de sa fille Berthe, ni les inepties du curé Bournisien.
« ça baille après l’amour comme une carpe après l’eau sur une table de cuisine ».
Le scénario, signé de Daniel Bardet, conserve la linéarité du roman. Fidèle, il s’organise autour des points saillants de l’intrigue comme autant de scènes à faire. Celle des Comices, traitée sur le mode du montage parallèle, est particulièrement réussie. Le dessin de Michel Janvier est précis et témoigne d’une intelligence des plans. Le trait est cependant assez convenu, presque suranné. Je déplore surtout le choix des couleurs sans éclat de Stéphane Bein. L’album aurait pu être beaucoup moins terne!
Je ne suis pas fan des dessins…
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Moi non plus, je déplore qu’on n’opte pas pour un graphisme plus moderne et plus attrayant dans cette collection.
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Tu vas en faire quelques chose pour tes TL?
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juste une planche je pense
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Je crois que je vais me laisser tenter! 🙂
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