« Le royaume de Kensuké » de Michael Morpurgo, 1999
Avant sa disparition la veille de ses 12 ans, Michael vivait heureux , entre ses parents, sa chienne Stella Artois et ses copains des Mudlarks. Lorsqu’il ne fréquentait pas son « école de singes », il partageait son temps entre la distribution de journaux, le foot, les copains et la voile en famille.
Mais une simple lettre peut quelquefois bouleverser le plus bel équilibre… c’est bien pire encore lorsqu’il s’agit de l’annonce d’un licenciement.
Après un temps, d’abattement son père les embarque alors dans un projet fou: faire le tour du monde à la voile, une Odyssée qui démarre le 10 septembre 1987. Une partie de leurs économies passent dans l’achat de Peggy Sue, un Bowman de 12 mètres, le reste devrait servir à assumer la suite. Il leur reste à parfaire leur technique de navigation. La haute mer n’a tout de même rien à voir avec les promenades sur le lac.
La narration se construit sur le mode de l’analepse. Mickael, feuillette son ancien journal de bord, et se souvient. Lui qui n’avait jamais été très bon en rédaction, avait toujours été prolixe dans ce journal
« Je parlais dans ma tête, les mots descendaient le long de mon bras, puis de mes doigts … »
Un souvenir en appelle alors un autre, même lorsque le journal de bord ne suffit plus et qu’il faut combler les trous.
Il se remémore sa découverte des océans qui ne sont pas toujours tranquilles. Sur l’eau, les périls sont nombreux. S’il l’avait mieux perçu, sans doute aurait-il pris la peine de porter son harnais.
Les aventures de Mickael sont l’occasion pour Morpurgo de nous proposer une charmante réécriture du mythe de Robinson. Le récit est alerte, sensible et riche en aventures et en émotions. Le personnage, fort attachant de Kensuké, le vieux japonais, offre une fort belle leçon d’humanité.
J’ai lu ce roman jeunesse dans le cadre du boulot, sans grande conviction au départ, mais je dois dire que j’ai été très agréablement surprise.