Je ne connaissais de lui que son nom et j’étais avide de découvrir son univers, c’est chose faite grâce à l’exposition proposée jusqu’au 24 août au le Musée d’Art Moderne (boulevard du président Wilson, ligne 9, métro Alma Marceau ou Iéna/ tous les jours sauf le lundi de 10 à 18 h, nocturne jusqu’à 22h le jeudi).
Artiste argentin (1899-1968) Lucio Fontana a partagé sa vie entre son pays natal et l’Italie. Il a en effet étudié la sculpture et l’architecture à Milan, mais il s’est aussi formé dans l’atelier paternel avant d’assumer lui même des missions d’enseignement.

Son goût pour l’architecture a fortement influencé son oeuvre, il fut d’ailleurs l’initiateur et le théoricien du mouvement spatialiste. Toujours en quête de nouveaux matériaux (métal, ciment, sable, néon) et de nouvelles techniques (les fentes, les trous), il visait à modifier notre perception de l’espace. Ses toiles lacérées sont également significatives de tout un travail sur la lumière.
La rétrospective ainsi offerte au public traverse donc la totalité de son oeuvre et retrace cette quête perpétuelle. Plus de 200 oeuvres sont présentées dans l’ordre chronologique ce qui permet de mieux mesurer les implications et l’évolution de ce parcours atypique. La visite est agrémentée de vidéos inédites permettant d’entendre l’artiste et de le découvrir au travail.
1 – Le primitivisme, 1930-1933
Durant cette époque l’artiste s’éloigne des modèles et du marbre pour travailler la terre ou le plâtre. Il ne délaisse pas le bronze mais part en quête d’un style figuratif plus singulier et produit des sculpture polychromes aux surfaces irrégulières.
2 – Les sculptures abstraites 1934-35
Il s’agit de dessins dans l’espace très géométriques
3 – Les céramiques, 1936-40
Productions réalisées dans l’atelier du céramiste Tullio Mazzotti qui marquent un retour au figuratif. Ces oeuvres très colorées et parfois assez kitsch s’inspirent souvent des milieux aquatiques.

4 – Le spatialisme: 1946-52
Fontane rédige alors le « Manifeste blanc », texte fondateur du mouvement spatialité qui réunit des artistes, des philosophes et des écrivains. Il s’agit de rompre avec le chevalet, l’académisme et de renouveler les techniques afin d’être plus en adéquation, en phase avec le progrès. On accorde alors la primauté à la matière. « L’art spatial est envisagé comme un dépassement des genres traditionnels ». Les artistes aspirent à une synthèse entre « couleur, son, mouvement et espace ». Fasciné par le cosmos, Fontana travaille alors beaucoup le papier, le plâtre et la céramique.

5 – Les Buchi 1949-52
La toile est alors son support de prédilection. Fontana explore une nouvelle technique, celle des buchis ou « trous ». Il perce la toile recto-verso. Ces trous n’ont rien d’iconoclastes, ils ont pour vocation de permettre des jeux d’ombres et de lumière. Il expérimente la même chose sur des supports comme la terre ou le métal et intitulent quasiment toutes ses oeuvres « Concetto spatiale ».

6 – Informel baroque: 1952-58
Nous le retrouvons animé d’un élan baroque qu’il théorise déjà en 1951.



7 – Les tagli 1958-1960
Ce terme italien signifie fentes. Fontana troue et lacère les toiles essentiellement monochromes, jouant superbement avec les effets de relief. Ces fentes ne sont pas dénuées de connotation érotiques, mais elles sont aussi une ouverture à d’autres perceptions spatiales…

Fontana a également participé à des projets architecturaux dont on peut admirer les maquettes. Ces encres méritent quant à elles le détour:
Mes autres coups de coeur:
Je ne connaissais, merci pour cette découverte. C’est très beau et intéressant! J’aime beaucoup les différentes sculptures.
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tout pareil. Je suis d’ailleurs de plus en plus attirée par la sculpture.
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C’est très éclectique! Je ne connaissais pas non plus, merci pour le partage 🙂
Bisous!
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Un court article sur ses lacérations ici: https://bay180.mail.live.com/?tid=cmvrh_o1EE5RG34gAjfeSnUA2&fid=flinbox
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